Babyloan a fêté ses 5 ans le 2 octobre, à l'espace au Comptoir Général, quai de Jemmapes dans le Xème à Paris, j'y étais. Le concept prend racine, la start up s'étoffe et l'on apprend que le micro-crédit va être facilité.
La croissance d'une start up solidaire
A l'occasion de TEDxLaDéfense, je vous présentais cette plateforme et son dirigeant il y a maintenant 15 mois. Comme le montre l'évolution du bandeau de son site ci-dessous entre ces deux dates, la croissance relative de cette activité est significative:
En cinq ans, ce site s'est imposé comme le n°2 mondial du domaine dans le monde. Certes, les montants sont encore faibles en valeur absolue mais les banques traditionnelles s'y positionnent. On sent qu'au delà des critiques pessimistes sur les méfaits de la finance mondiale dont nous nous sommes faits l'écho dans ce blog, il s'agit bien d'une piste de financement de l'économie dite solidaire qui s'impose peu à peu dans les esprits. La goutte d'eau fait une petite flaque et c'est heureux car pour moi l'économie solidaire n'est autre qu'une forme émergente de l'économie tout court.
Je vous avais dit que j'avais moi-même décidé de faire un prêt pour voir. Le projet que j'avais choisi était celui d'une jeune maman palestinienne éleveuse de lapins, il était proposé par une ONG locale, IMF. Ce prêt est désormais remboursé à 75%. L'expérience montre aux Babyloaniens que malgré les risques présentés par la plateforme, eh bien, ces prêts sont remboursés dans une très forte proportion. Cela permet au prêteur de récupérer son argent moins les frais initiaux versés à la plateforme ou de prêter à nouveau à un autre projet. C'est ce qu'ils choisissent la plupart du temps. C'est ce que je ferai.
Babyloan nous a présenté plusieurs entrepreneurs et aussi des collégiennes d'une école participant à un programme scolaire qui associe les classes volontaires au parrainage de certains projets que les élèves choisissent eux-mêmes.
Les perspectives
Le gouvernement avec qui cette plateforme et d'autres sont en relation serait en
train d'assouplir les règles permettant le prêt solidaire c'est-à-dire
sans intérêt comme celui que pratique Babyloan mais aussi le prêt de
particuliers avec intérêt. Ces mesures, si elles sont votées, permettront sans doute un essor encore plus important de la formule. Les projets financés en France sont déjà une réalité comme nous l'avons constaté avec deux témoignages mais devraient devenir plus communs. Nous avons aussi appris que d'autres pays assouplissent leur législation sur le contrôle des changes, c'est ainsi que le Maroc par exemple s'ouvre désormais et que Babyloan présentera prochainement des projets marocains.
Babyloan prépare de nouveaux projets capitalistiques visant à assurer son développement même si Arnaud Poissonnier, son président, indique qu'elle devrait rester dans le domaine des prêts sans intérêt. Des estimations indiquent que l'ensemble de ce nouveau secteur financier pourrait atteindre un volume d'encours de l'ordre de 6 milliards d'euros d'ici 8 à 10 ans.
En quoi sommes-nous concernés ?
Nous avons évoqué ici et à TEDx le fait que l'humain et le profit pouvaient se conjuguer. Il semble que cet exemple, certes encore tout petit, montre que c'est possible. La meilleure façon que vous auriez de vous en convaincre serait de faire comme moi: essayez. Ce n'est même pas de l'argent perdu !
Peut-être un jour prochain, les PME classiques pourront-elles se financer de cette façon ? Pour que ceci advienne il faudra que beaucoup d'autres choses changent mais enfin, en attendant, je voulais déjà partager cette note d'espoir car elle rejoint le thème d'une autre de nos intervenants de TEDxLaDéfense sur le financement de l'innovation. Il s'agit de Geneviève Bouché, ex-dirigeante de start up et présidente d'un club de Business Angels dont j'ai eu le plaisir de publier le dernier ebook que voici: Des business angels au crowdfunding