mardi 26 janvier 2016

18 minutes pour un véritable leadership

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Hier, est sorti dans toutes les bonnes librairies et sur le net ... mon dernier livre. Il parle de la prise de parole en public. Il est l'aboutissement de pas mal d'années de pratique et aussi de nombreuses préparations de "speakers" dans divers TEDx et dans des entreprises. Faites-lui donc le meilleur accueil ! Voici le lien: 18 minutes pour réussir votre présentation

Si vous avez le choix, préférez-le à un autre livre qui sortait le même jour, celui d’un ancien président, assez médiocre orateur selon moi.

En quoi sommes-nous tous concernés ?

Au-delà de la méthode proposée et des expériences présentées avec force commentaires de vidéos tirées de TED/TEDx ou d’ailleurs (vous verrez que je n’y ménage pas nos politiciens), ce qui est en cause dans ce livre dépasse la simple éloquence verbale. Ce qui est en cause est une forme essentielle de leadership que les technologies du numérique n’ont pas changée, elles l’ont même amplifiée. 

Tout le monde peut-être leader ponctuellement, la prise de parole est alors à ce moment précis une condition majeure de ce moment de leadership. A fortiori le dirigeant, le prof, le parent, le politique, l’étudiant qui présente sa thèse, le consultant qui planche sur sa « prés », aucun ne peut passer à côté.

De quoi  traite concrètement ce nouveau livre ?

Du Dire! Il aide à se préparer à parler en public en deux grands versants: l'art oratoire et le texte. Le Dire, c’est Parler + Ecrire … tout à la fois et dans cet ordre-là ! Et comme il s'agit d'un livre pratique, il propose une méthode que j'ai appelée "méthode du pendule" car elle renvoie sans arrêt du Parler à l’Ecrire et réciproquement. Au passage, le livre traite aussi des supports et des effets scéniques. Il réserve en cela la place que méritent à mes yeux les "powerpoints": la portion congrue !

L'art oratoire en premier !

Je commence par l'Art oratoire en m'appuyant sur des maîtres modernes venus du théâtre ou issus de TED et des TEDx et aussi des maîtres antiques de la tragédie ou issus de notre passé politique. Tout commence avec l'Art oratoire avec cette révélation que l'espace d'un instant, avant d’ouvrir la bouche, le "speaker" qui a de l'impact oublie tout et réinvente tout pour son public du moment. Je sais ce qu'a d'excessif en apparence cette affirmation. Je sais désormais ce qu'elle a de fondamental pour réussir à se préparer vraiment: tout commence par le Parler ensuite vient le Dire ! 

Le storytelling ensuite !

Ecrire un livre oblige vraiment à apprendre des tas de choses sur le sujet que l'on croyait connaître. Dans ce blog-même et ailleurs, j'avais déjà parlé de storytelling et sur ce point comme sur le précédent, l'écriture m'a conduit a sérieusement approfondir et ce n'est pas fini ! Le storytelling est pour les uns une simple modalité de "comm" et pour les autres une technique de manipulation. Pour moi, c’est en réalité un mode de pensée profondément câblé dans nos cerveaux. Ce n’est pas l’histoire que l’on raconte qui importe mais celle que se raconte votre interlocuteur en vous entendant … Il s’agit alors de penser votre intervention comme un scénario et de présenter vos arguments comme de bonnes histoires … si vous voulez être écouté et surtout entendu.

L’impact pour la qualité du lien

On pourrait se dire que tout ceci est bien démodé avec internet … Mais c’est tout le contraire. Internet est de moins en moins le royaume de l’écrit et de plus en plus celui de l’oral et comme à la télé, même en direct, l’art du scénario et celui du storytelling y règnent en maîtres ! Y avoir de l’impact tout comme dans une salle, avec ou sans micro, nécessite de l’avoir compris et de s’y être préparé. C’est ce que TED et les TEDx ont bien compris.

Au-delà, il y a la qualité du lien que peut établir la prise de parole. Dans une société où beaucoup d’échanges se limitent à du ping pong « d’éléments de langages », ce qui fait la différence c’est le lien, comme le disait il y a déjà quelques temps le philosophe Michel Serres. Là encore, TED et TEDx sont de bons exemples car tout commence parfois sur le net et peut se poursuivre en face à face ou l’inverse.

Converser c'est "vivre avec" !

Ce qui compte pour se prémunir de la superficialité des échanges actuels, médiatisés ou non, c’est la qualité de la conversation qui peut en résulter. Et conversation veut dire étymologiquement « vivre avec ». Ce livre vous donnera des clés de travail et de nombreux exemples. Et peut-être vous emmènera-t-il sur la voie de la conversation ?
 

samedi 2 janvier 2016

2015, le réveil, 2016 les vrais sujets ?

Pour 2016, je nous souhaite collectivement et individuellement de traduire en actes nos résolutions en ayant le courage de traiter les « vrais » problèmes sans nous laisser happer par les diversions ! 

2015 : le réveil !

Toute la presse titre: « 2015, une mauvaise année ». Tout le monde a en tête les attentats, les migrants, le réchauffement climatique... à chaque fois, il semble que les choses aient bougé:

Les attentats ont permis de réaliser que nous étions en conflit (lire ici), non pas depuis le 7 janvier 2015 mais depuis plusieurs décennies. Notre gouvernement a parlé de guerre or celle-ci, de basse intensité, était déjà présente tout autour de nous et nos soldats et policiers  y étaient déjà engagés. Ce n’était pas la guerre, c’était la fin de l’illusion de la paix inconditionnelle et indéfinie … Et il nous faudra bien livrer bataille. Je dis réveil parce que l’on a vu  des résolutions … parfois insignifiantes (état d’urgence, fermeture de mosquées …), parfois efficaces (attentats déjoués, frappes des camions de pétrole de DAESH …)

Des flux migratoires sans précédents en provenance des pays vraiment en guerre, eux, s’agglutinent à nos frontières et ce fait qui concerne d’ailleurs surtout nos voisins pour l’instant a impacté notre calendrier politique. Le FN qui mise sur le rejet de l'immigré a atteint presque 40% parfois au premier tour. Il s’est donc passé quelque chose politiquement. Car tout le monde comprend que le vieux monde politique ne fait plus la maille et beaucoup le montrent désormais en votant FN par défaut. 

Enfin, réveil aussi du côté de l’environnement (lire ici) avec la COP21. Pour la première fois, 195 pays se mettent d’accord pour agir pour la planète et ça se passait en France ! 

Peut-être cette année 2015 aura-t-elle donc été marquée par un début de prise de conscience ?

2016: agir sur le fond !

Pourtant, qu’il est donc dur de changer ! Ce réveil progressif sur la menace terroriste, sur la situation géopolitique et sur le jeu politique français comme sur la gouvernance environnementale planétaire n'ont pas encore permis la prise de conscience de l’étendue réelle des tâches collectives à accomplir.

Attentats : ils ont sans doute un peu réveillé le patriotisme français sans pour autant provoquer le rejet des musulmans autant qu’on aurait pu le craindre, c’est bon signe. Pour autant, il nous reste 4 batailles à livrer et à gagner (lire ici):

Migrants : l’action à mener n’est pas de nous fermer à l’arrivée d’étrangers mais de nous mettre en capacité de les accueillir. Il s’agirait donc de recréer les conditions d'une attraction économique et politique renouvelée et du partage d’une prospérité qui s’en est allée. Nos 3,5 millions de chômeurs officiels et notre taux d’endettement public de près de 100% du PIB passent au second rang et l'on diffère régulièrement le moment de vraiment réformer l’Etat en profondeur, de traiter vraiment la question de nos dettes et déficits endémiques et d'une monnaie qui pour beaucoup se raréfie au profit d'un système financier incontrôlé.

COP21 : le travail de Laurent Fabius a été légitimement salué pour son résultat pédagogique et diplomatique. Il reste maintenant à choisir des priorités adaptées à la situation réelle de l'environnement (les actions retenues sur les émissions de CO2 n’auront aucun impact (selon le MIT et le CCC, lire ici) et à participer à une gouvernance mondiale enfin devenue pragmatique.

Éviter les détournements de l’attention 

Il faudra se donner pour tout cela des moyens et donc véritablement lancer l’incontournable chantier de la refonte à la baisse des missions de l’Etat y compris le millefeuille qui prospère toujours malgré la réforme des régions en trompe l’œil et celui de la remise en cause des prébendes de toutes sortes tout en renforçant les fonctions régaliennes (Justice, Police, Armée). Dans un monde globalisé, libéraliser l’économie et donc responsabiliser le peuple et lui redonner la maîtrise de son destin tout en ayant le courage de couper dans les avantages acquis et dans l’Etat providence ne sont plus des options, nous n’avons déjà que trop tardé. Nous ne pourrons pas arrêter l’UBERISATION en cours mais nous pouvons l’accompagner intelligemment.

On peut se souhaiter tout cela et pourtant, sur tous ces grands dossiers et d’autres, la tentation est grande de regarder ailleurs, de détourner l’attention et non pas d’agir sur les « vrais » sujets. On ferme quelques mosquées quand le scandale commence par l'exclusion des jeunes notamment issus de l'immigration et que l’embrigadement des Jihadistes débute sur le net. On fait des descentes de police sans mandats aussi brutales qu’inutiles sur des militants écolos. On choisit de concentrer de futurs efforts environnementaux sur l'inefficace et coûteuse réduction des émissions de CO2 . Et pour démarrer l’année, on recentre le débat politique sur un thème idéologique totalement inopérant, la « déchéance de la nationalité » qui ne mérite même pas d’être commenté mais qui fait diversion …

Bonne année 2016

A tous les niveaux, 2015 aura donc permis de prendre conscience de certains problèmes de fond et donc de réveiller les citoyens de qui tout devrait vraiment dépendre en fin de compte. Ce n’était donc pas une si mauvaise année. Puisque c’est le jour des vœux, souhaitons que 2016 verra le commencement du traitement conscient et citoyen des « vrais » sujets sans céder aux tentatives de diversion.