dimanche 5 janvier 2014

La folie c'est de répéter les mêmes erreurs et espérer des résultats différents

Je vous souhaite une excellente année 2014. Pour cela, voici un petit article juste pour méditer un axe de travail et identifier un écueil possible.

Un aphorisme pour inspirer le changement

" La folie c'est de répéter les mêmes erreurs en espérant des résultats différents " est ma traduction de l'original américain qui dit ceci: " Insanity is repeating the same mistakes and expecting different results".

J'aime bien cette phrase. Je l'ai trouvée, je crois, au début dans mes discussions avec Paul-Henri Pion. Il se référait alors au fait qu'il importe de mettre en place des stratégies parfois étonnantes pour aider les individus qui en souffrent à sortir de certains blocages psychologiques. Depuis, je l'ai eue en mémoire de nombreuses fois en conseillant des entreprises, en travaillant sur nos TEDx et en commentant l'apathie de notre société et l'incapacité de nos représentants à la faire changer.  Je l'ai rencontrée très souvent en lisant des livres ou des articles consacrés au Développement Personnel, au Management du Changement ... 

Et c'est bien normal car cette formule est là pour suggérer le changement. A certains moments, ce peut être un changement de rupture, complet, brutal et radical. Le plus souvent, il faudra s'appuyer sur ses erreurs pour persévérer dans son action mais en changeant certains paramètres pour trouver de nouvelles solutions et ainsi innover de façon fluide.

Ce sujet me passionne car justifier le blocage, le nier ou l'ignorer conduit à l'échec progressif et souvent, tardivement, à subir le soubresaut violent.
La force des habitudes

Le sujet me passionne tellement que j'ai fini par me demander d'où venaient ces mots que je répétais comme d'autres, consultants, psys, auteurs, marketeurs ... sans savoir. La formule est bien faite mais de qui est-elle ? La réponse massive que vous trouverez si vous la googlisez sera: Einstein bien sûr !

J'ai trouvé cette photo ici . Elle a fait l'objet d'un procès intenté par l'Université Hébraïque de Jérusalem à General Motors qui s'en servait pour promouvoir son dernier SUV. Procès gagné par GM. Oui Einstein est un symbole du génie et donc de l'innovation ... réelle ou suggérée mais il ne semble pas plus être l'auteur de cette formule qu'il n'a posé pour cette photo !

Si l'on recherche en anglais, on tombe sur des variantes qui font précéder la formule ci-dessus de "la définition de ..." et elle est parfois attribuée à Benjamin Franklin ou à Mark Twain mais sans preuve. Selon le site Salon.com il s'agirait d'une phrase souvent servie par les Clinton et beaucoup reprise par les journalistes et acteurs du monde politique américain. En fait, selon The Yale Book of Quotations cette phrase a été repérée pour la première fois dans le roman sentimental Sudden Death publié en 1983 et dont l'action se déroule dans l'univers du tennis féminin.

Et si l'on recherche encore un peu plus loin, il semble que la toute première fois que cette formule ait été évoquée, ce fut pour donner la philosophie d'une association d'inspiration religieuse  "Narcotics Anonymous" dont vous trouverez le texte de 1981 reproduit en intégralité ici. Le lien avec Mark Twain, alcoolique notoire, est possible mais pas du tout attesté ... Le passage suivant qui contient, en dernière ligne,  notre formule se trouve page 25.


En quoi sommes-nous concernés ?

Même lorsque nous voulons inspirer le changement, ce sont d'abord nos habitudes de pensée qui nous font agir. Cette formule reste inspirante et prétendre qu'Einstein en est l'auteur est une erreur, voire une petite imposture pas bien grave. Notez qu'aux USA, les cercles politiques l'attribuent aussi assez fréquemment à B. Franklin. Admettons donc qu'il s'agit d'un "bienveillant" stratagème pour rendre la chose plus crédible. Mais n'en soyons pas victimes !

Pour ceux qui aiment approfondir, on découvrira que la réalité de l'évolution de cette petite phrase est sans doute beaucoup plus belle que son attribution par les communicants à Einstein ou à Franklin. La formule serait donc née dans un obscur manifeste associatif pour drogués. Elle aurait été reprise dans un roman "de mœurs" peut-être lu par Madame ou Monsieur Clinton jamais en mal d'inspiration sur le plan sentimental ... Les journalistes de Washington en auraient fait une belle formule introductive préalable à leurs commentaires des actions politiques...et la planète "pensante" d'en faire une référence incontournable. N'est-ce pas un succès extraordinaire pour le véritable et obscur auteur de cette phrase ?

Restons constructivement critiques et apprenons donc à maîtriser nos sources d'inspiration ! Pour finir, voici une autre citation attribuée à Einstein (Je n'en confirme absolument pas la source !):

"Dieu m'a puni de mon mépris des maîtres à penser en me faisant l'un de leurs !"



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