mercredi 28 décembre 2011

Les lyonnais: quoi après ... le sens de l'honneur ?

Les fêtes ont ceci de bon que l'on peut se donner le temps de lire et de voir un peu autre chose. Avec le film d'Olivier Marchal, "les Lyonnais", je voudrais partager non une critique cinématographique mais un loisir familial et une digression historico-philosophique. Olivier Marchal est cet ancien flic qui a fait des films sur les policiers au bout du rouleau. Les retours en arrière de ce film d'action nous présentent les derniers bandits ayant le sens de l'honneur ... On pense aux films de Melville, à Lino Ventura ... Le Monde a titré "les vieux se rebiffent". Allez, hop, je vous donne aussi la bande annonce car ce n'est pas de l'histoire dont je veux vous parler:


Ce film m'a plu. Je l'ai vu dans un complexe multisalles avec mes fils et l'ami de l'une de mes filles pendant que toutes nos femmes allaient voir un autre film ...

Les jeunes ont aimé: film pas idiot, de l'action, pas prise de tête. Pas idiot du tout quand j'y songe. Et moi ? En sortant, je leur ai répondu: "oui j'ai aimé ... car ce film nous a parlé de lascards de 50 ans et plus (ils ont la soixantaine, les lyonnais !) qui s'interrogent sur leur jeunesse et aussi sur leurs repères disparus". En plus, les cinéastes d'aujourd'hui ont des moyens et une qualité de prise de vue ... même si le critique du monde a regretté l'absence d'un style vraiment original ... Je veux vous parler à cette occasion des valeurs qui y sont abordées.

Les Lyonnais : décryptage d'une morale en bout de course
  • Momon, comme Mesrine, vit de braquages mais respecte un code de l'honneur. Pas de violence gratuite, pas de drogue. Les amis et la famille sont sacrés, la parole donnée n'est jamais reprise. Tout écart est puni de mort. Une morale de pionniers de western, de guerriers défendant la patrie en danger et de pauvres immigrants fondant des mafias pour se faire une place dans une société en croissance. Toute la mentalité du cinéma holloywoodien des années 50 à 70. Et du polar français de la même époque. Olivier Marchal en est nourri bien sûr et nous avec.
  • Suttel, le copain de Momon, est traqué par son ancien boss  de la drogue (le grec) et par la police. Momon protège son ami, tente même de négocier. Le grec explique à Momon qu'il ne peut passer l'éponge sous peine de perdre la face (« baisser son froc »). Selon leur code, le grec est donc dans son rôle de « businessman » même si cela ne lui plaît pas de faire  des victimes collatérales comme la fille de Suttel.
  • Pour la même raison, Momon tue le grec qu'il soupçonne en plus de l'avoir trahi autrefois, venge la jeune maman et protège son ami tout en comprenant que ce dernier, au fond, n'est pas clair. Mais pour l'instant les bons sont d'un bord et les méchants de l'autre …
  • Mais voilà que le flic révèle à Momon que non seulement Suttel double le grec mais que ce n'était pas le Grec mais bien Suttel qui l'avait dénoncé à la Police et qu'il est le vrai responsable de leurs années de prison à tous les deux. Momon devrait désormais tuer son ami pour rester un impeccable guerrier à ses propres yeux et en même temps devenir un véritable salop comme le grec qu'il vient de tuer …
Momon devient faible, il ne sait plus que faire. Le dilemme ne peut pas être résolu par la violence héroïque. En plus, Suttel l'avait autrefois balancé parce qu'il avait craqué sous la torture. Le héros n'a pas supporté la douleur, il a été faible comme est faible moralement Momon à son tour. Ce monde est devenu trop complexe pour un code moral trop simple. Le guerrier héroïque n'a plus sa place. D'abord parce que le plus dur des durs peut être faible à tout moment. Ensuite, la violence mimétique quelle qu'en soit la justification héroïque n'est finalement plus compatible avec une Société « stabilisée » qui doit en garder le monopole à travers sa Justice …

Le désenchantement du monde:

Edmond Vidal s'en sortira de justesse (il vit rangé aujourd'hui) après avoir laissé à son ami la possibilité de se suicider. Ultime geste d'honneur du truand qui abandonne et que le flic comprend. La Morale bourgeoise est donc à peu près sauve, le voleur de cerises du début a bien été puni … !

Eh bien pas tout à fait quand on sait que le flic en question, conseiller d'Olivier Marchal sur ce film, devenu le n° 2 de la DIPJ de Lyon et qui a su user de manipulation avec Momon et certainement d'autres moyens « efficaces » a été mis en examen le 3 Octobre dans une affaire de stupéfiants ! Michel Neyret, le flic, ne s'est-il pas pris au piège lui aussi des méthodes des truands ? En partant du principe que Neyret (photo du Progrès de Lyon à droite) n'est pas un simple ripou (je ne sais pas), ne se serait-il pas mis à jouer les héros, justifiant à son tour des moyens par la fin plus que par le Droit ?

Le lent travail des transformations silencieuses:

Comme les gangsters d'Olivier Marchal, il semble donc que la fin ne puisse justifier les moyens, que les vieilles méthodes "violentes mais justes" d'hier ne marchent plus: ni dans la guerre, ni dans la pègre, ni en famille, ni avec les femmes, ni en société, ni avec le climat ... et je dirais même pas davantage dans l'entreprise ni dans l'économie. Je reviendrai sur tout cela dans un prochain article sur les valeurs viriles.

Et voilà, que de nouveau j'en arrive au lâcher-prise: ... Momon, dans le film, finit par comprendre qu'il lui faut vraiment lâcher-prise. Pour sauver sa famille, il va devoir apprendre à vivre autrement après un ultime acte de seigneur. Les gangsters d'aujourd'hui sont vraiment des salops sans honneur et sans réflexion ... Et puisque même les durs de durs finissent par craquer sous la torture, pourquoi résister ? Pourquoi s'encombrer de valeurs dépassées ?

Au passage, ce que nous renvoie le cas Neyret, c'est que pour que la violence reste réellement le monopole de la Justice, si le cadre moral bouge, il devient crucial de faire également évoluer le cadre légal de l'exercice de la Justice ... sinon celle-ci dysfonctionne, devient inopérante et pour le coup la Société risque s'effondrer.

En quoi sommes-nous concernés ?

Le défi des "vieux" dans la catégorie desquels je me retrouve désormais (et des autres aussi d'ailleurs), c'est de comprendre ce phénomène d'ajustement nécessaire. Les (encore) plus vieux qui font actuellement des constats justes, désenchantés et catastrophiques (et donc insignifiants pour paraphraser Talleyrand) ne semblent pas comprendre que c'est peut-être bien une autre façon de penser qui se substitue peu à peu à celle qui nous a formés et qui a engendré progrès et catastrophes et non pas seulement un système qui meurt comme meurt dans le film un type de voyou que l'on voudrait presque nous faire regretter.

Peu à peu, l'ancienne morale semble donc laisser place à autre chose ... Tout fout le camp diraient certains et c'est angoissant car on ne voit pas bien par quoi cela va être remplacé. Voilà un premier grand chantier qui va nécessiter beaucoup de travail.

dimanche 25 décembre 2011

Lionel Zinsou: l'euro passe Noël !

Joyeux Noël à tous ! Aujourd'hui ce sera Lionel Zinsou notre père Noël. Jeudi dernier, j'étais dans ma voiture lorsque ma radio m'a apporté la bonne nouvelle par sa voix: l'Euro allait passer Noël et même le jour de l'an et encore plusieurs ... ! Tiens un banquier d'affaire, Président du fonds PAI (Paribas Affaires Industrielles: 17 MM$ investis en France) qui ose parler publiquement et ... tenir des propos optimistes !

J'écoutais l'émission de Marc Voinchet sur France Culture, la même que celle qui accueillait Paul Jorion le 30 Novembre, la voici:


Vous pouvez retrouver l'émission complète ici (je ne parviens pas à copier le code de la vidéo)

En résumé:
1) Le système financier est en meilleure forme depuis ce mercredi 21 Décembre où la Banque Centrale Européenne a mis à disposition des banques 480 MM d'Euros à faibles taux pour éviter le "credit crunch". Ceci nous permet d'éviter une crise profonde (grande dépression) mais nous aurons une récession limitée et probablement courte.
2) Les entreprises, contrairement à 2008, ne déstockent pas ni n'accélèrent les plans sociaux ... Une reprise assez rapide est possible.
3) La crise du financement des Etats n'est pas résolue mais l'économie ne va pas câler dans l'immédiat parce que les mesures décidées vont avoir un effet positif sur l'emploi. La plus puissante économie d'Europe, l'Allemagne est à 6% de taux de chômage et est en mesure mieux que d'autres de faire face. L'emploi est le facteur le plus important.
4) De ce fait le moral sera meilleur ! (enfin quelqu'un qui se préoccupe d'une chose qui était passée sous silence ces derniers temps, qui est le véritable carburant de la confiance et qui mon propos ici).
5) Le système financier n'a pas été assez contrôlé, ni réglementé mais il n'est pas foutu. Un produit financier était bien moins encadré qu'un yaourt ! Cela a changé.
6) La France sera en stagnation en 2012 mais la croissance mondiale sera de plus de 4% et le système financier va la financer.
7) La peur des banquiers n'est pas la dégradation de la note mais que nous passions d'une crise du financement des Etats à une crise économique si la confiance disparaît. Les banques disposent des moyens de financer les entreprises y compris les PME.
8) Il est essentiel que les Etats fassent un effort de gestion en diminuant leurs dépenses de fonctionnement pour que les capitaux restent disponibles pour le financement de l'économie.
9) Eviter ou retarder la dégradation de la note de l'Etat est important financièrement et pour le moral des acteurs économiques.
10) Les taux payés par la France correspondent déjà à une note dégradée.
11) Nous oublions les progrès importants réalisés par de nombreux pays européens (Irlande, Espagne ... cela me rappelle ce que disait Jacques Marseille !) mais il arrive un moment où il faut savoir réaliser que les bonnes méthodes du passé ne sont plus applicables.
12) (Avec François Lenglet) Depuis les années 80, la croissance s'emballe par la dette; Que restera-t-il de cette croissance-là ? Le réajustement est extrêmement violent dans certains pays d'Europe du Sud.
13) Les banquiers ont-ils fait la crise ? Ils ont poussé à la roue car leur rémunération dépendait de cette croissance de la dette, mais le barman est-il responsable de la gueule de bois de l'alcoolique ?
14) les opinions publiques commencent à accepter que les dettes doivent correspondre à de bons actifs et non à des dépenses de fonctionnement des Etats. La crise aura permis d'améliorer les pratiques de gestion des banques et des Etats ...

Conclusions:
A court terme, l'économie devrait donc se maintenir malgré les annonces catastrophistes de certains analystes si l'on évite une crise sociale majeure. On retrouve ici le constat que le système financier s'est emballé avant 2008 en développant des produits toxiques, la crise ce serait la faute des banquiers, du Capitalisme ou même des élites corrompues (Paul Jorion) ... Les Etats, comme dit le nouveau président de l'Institut Turgot (Charles Gage), sont en faillite, la crise actuelle ce serait la faute des Etats... Pour d'autres encore, l'incapacité (relative puisque la BCE intervient dans l'économie aujourd'hui) à concevoir des politiques communes dans l'Euroland, la crise ce serait donc la faute de l'Euro ou de l'Europe....

Pour ma part, je voudrais dire ceci, à l'occasion de Noël: toutes les crises sont d'abord et profondément des crises de confiance. Tous les conflits, qu'il s'agisse de crises économiques ou politiques ou d'affaires privées ou d'entreprise sont affaire de défiance. Donc tous les points listés dans le paragraphe précédent sont vrais et probablement quelques autres aussi ... Je voudrais souligner le point que martelait Lionel Zinsou: l'importance de garder confiance. Les dépressifs, les marxistes, les cavaliers de l'apocalypse, les tenants de la théorie du complot... diront que la confiance est le moyen qu'ont les profiteurs actuels de continuer à profiter ... 

La confiance en nous c'est ce qui nous permettra de résoudre la véritable crise que nous avons et qui se traduit dans la finance: on nous prête plus cher parce que l'on ne fait plus rien de bon avec l'argent qu'on nous prête. Eh bien, les chantiers ne manquent pas où investir non seulement l'argent que nous empruntons mais aussi notre temps, notre travail et nos idées. Donc si nous gardons la confiance à court terme pour ouvrir les chantiers d'avenir indispensables, je parie que l'euro et le reste passeront l'année et plus. Mais avons nous confiance que nous pouvons enfin ouvrir les chantiers nécessaires ? Et d'ailleurs quels chantiers ? Ce seront les sujets de mes trois prochains billets.

J'allais oublier: ce billet est le 100ième !

Bon Noël


samedi 17 décembre 2011

Pierre Rabhi: tous acteurs du changement

Dans mes précédents billets sur la crise, j'exprimais ma réticence vis à vis des attitudes défaitistes affichées par certains sans démonstrations probantes du caractère inévitable de la catastrophe. Au contraire, je crois que nous avons le choix et que nous avons les moyens d'agir. En voici un exemple.

Pierre Rabhi que je vous présente aujourd'hui est un philosophe, écologiste de la première heure qui s'est installé en Ardèche dans une petite ferme où il a développé un savoir-faire cultural (et culturel) respectueux de la nature à l'époque où personne ne s'en préoccupait. Il a ensuite formé et accompagné des ONG, des Etats du tiers monde ou d'ailleurs et il a développé son concept de frugalité heureuse.

Quand certains disent que nous vivons dans un système qui est allé au bout de sa logique et qui est donc mort, ils ne voient pas que ce même système a permis à des hommes comme Pierre Rabhi de prendre leurs distances et de faire, eux, des propositions d'action ! En effet, l'un des arguments des apôtres de la nouvelle apocalypse consiste à affirmer que notre système capitaliste injuste (il l'est) tend à s'autodétruire en concentrant toujours plus de richesses dans les mains de ceux qui n'en font rien et qu'il a toujours repoussé l'échéance en colonisant d'autres nations et en épuisant les ressources de la planète. Ce triste constat ne démontre pourtant pas qu'aucune autre voie ne serait possible, ni que l'Humain ne peut l'emprunter !

Des hommes à la conscience plus large comme Pierre Rabhi nous montrent que ce n'est peut être pas une question lié à tel ou tel "-isme" et encore moins une affaire de telle ou telle école ou courant de la pensée économique mais une règle universelle. Si le paysan n'y prend pas garde: produire épuise son sol ! Pour le régénérer, il faut observer les cycles naturels et enrichir le sol. Pour prendre soin de notre société désormais mondialisée et de notre économie désormais ultra-complexe, il convient de traiter nos affaires avec humilité et les hommes avec bienveillance ...


Pierre Rabhi, en paysan et en homme avisé, sait qu'avant de récolter, il faut semer. Et quand d'autres poussent à tout brûler, lui, il a semé. Il a semé deux plantes. D'abord celle de l'agro-écologie pour nourrir les hommes sans épuiser la terre. Ensuite, avec ses nombreuses ONG et actions mobilisatrices, il a semé la solidarité et la culture de la responsabilité.

Il vient de publier un petit ouvrage: "Eloge de la créativité de la société civile" pour présenter la candidature de son mouvement Colibris à la Présidence de la République avec une originalité. Il s'agit que nous soyons tous candidats pour devenir tous acteurs des solutions à mettre en place et ... arrêter de gémir devant les problèmes que nos gouvernants tardent à poser quand ils sont évidents et tardent à résoudre quand ils ont enfin été posés.

Voici les quatre principes avancés dans ce petit ouvrage qui m'ont donné envie de m'en faire l'écho:

1) pour motiver un vaste mouvement de société, nous avons besoin de construire une vision positive,
2) la transformation de la société se fera par le bas (élus, entrepreneurs, citoyens ...),
3) la transformation débutera là où les gens pourront agir eux-mêmes,
4) le problème vient moins d'un déficit de solutions que d'un déficit de coopération !

En quoi sommes-nous concernés ?
N'est-ce pas seulement un écolo de plus ? Son message est certes écolo mais raisonné et humain. Face aux incertitudes et aux difficultés que nous rencontrons, il reste optimiste car le chantier qui s'ouvre à nous est prometteur. Nous devons travailler à réinventer un mode productif respectueux de la terre et des relations entre les hommes. Dans cette voie, s'inventeront de surcroît et non préalablement une nouvelle morale, une nouvelle société et une nouvelle  sorte  de croissance économique. C'est parce que nous prenons le problème à l'envers que nous n'y arrivons pas, que notre monde est désenchanté et que nous sommes si déprimés !

dimanche 4 décembre 2011

Jacques Marseille: il avait annoncé la crise de la dette

J'ai modifié mon dernier billet concernant Paul Jorion suite à sa réponse laconique, j'ai ajouté la vidéo complète de l'émission qui me faisait réagir et un dernier commentaire. Je ne creuserai pas davantage.

"Ne renonce jamais, lâche prise et la voie s'éclaire" comme le dit judicieusement mon ami Paul-Henri Pion.

Je vais donc vous parler aujourd'hui brièvement d'un économiste reconnu dont la spécialité était l'histoire de l'économie. De lui, j'ai lu certains livres et j'ai eu la chance de le rencontrer en 2009 grâce à l'APM de la Meuse et de discuter avec lui. Décédé trop tôt en Mars 2010, c'était un homme cultivé, simple et clairvoyant. Vous l'avez peut être écouté dans "C dans l'air". Ronchon, il avait pourtant le sens de l'humour et à son égard, point n'est besoin de parler de "prophéties", ni de lui demander de préciser la voie à suivre. Voyez plutôt cet article du Point qui remonte à Décembre 2005 où l'on trouve tout ce qui fait débat aujourd'hui. Il y parlait de la dette française en comparaison de celle de l'Argentine de 1913.

Jacques Marseille avait la passion des chiffres et les siens étaient clairs. On ne peut indéfiniment dépenser ce que l'on n'a pas. Comme me le faisait justement remarquer Jérôme, un lecteur de ce blog, chef d'entreprise, 4% de déficit par an cela peut se gérer pour revenir à l'équilibre. Nos gouvernants ne l'on pas fait et trente ans plus tard, comme en Argentine jadis, nous risquons de ne plus faire face. Je me tâte de faire un article plus technique sur la nature de la dette. Disons juste que sans gestion adaptée, 4% d'intérêts composés sur trente ans font que la dette aujourd'hui est à moitié constituée de frais financiers qui s'accumulent... comme celle des Pays en Voie de Développement quand j'étais potache !

Ceci annonce-t-il à soi seul la fin d'un système ou révèle-t-il le résultat du cumul de petites lâchetés de nombre de privilégiés qui tiennent à leur rente ? Voyez par exemple ce que disait Jacques Marseille  à propos de la responsabilité des banques dans cette brève vidéo après la "première" crise de 2008:
Il y a bien d'autres soucis c'est entendu, et ce blog s'en fait l'écho: l'épuisement des ressources, un système financier ultra-complexe qui ne sert plus l'économie, une société ultra-sécuritaire repue qui peine à se remettre en cause et à entreprendre ... Pour autant, la crise de la dette est de l'ordre de ce que nous pouvions régler nous-mêmes collectivement, probablement le pouvons-nous encore !
Jacques Marseille était de ceux qui, réellement, avaient attiré l'attention sur ce qui était et est encore plus aujourd'hui l'urgence sans aller se perdre dans de faux débats de systèmes. Voyez cette vidéo où il nous parle de la crise de confiance des français qui conduit à l'attentisme et à la prophétie auto-réalisatrice:


Pour retrouver sa pensée:
L'argent des français
La guerre des deux France


Que penser et que faire ?

Faut-il, comme Paul Jorion nous le laissait croire Mercredi dernier, se résigner à subir le sort des Mayas  en en appelant à une réforme tellement structurelle qu'il faudrait réformer la nature humaine ou comme  les Argentins jadis continuer à se masquer les réalités cruelles jusqu'à la banqueroute ?

Comme le disait Jérôme dans son commentaire, on oublie que chefs d'entreprises et mères de familles s'adaptent et innovent tous les jours pour faire leurs échéances. Demandons à nos institutions politiques et financières de faire de même et vérifions qu'elles le font ! Autrement dit, tirons parti collectivement des ressources d'imagination et d'efforts que nous craignons de ne plus avoir en nous faisons confiance à nous-mêmes, ensemble, et arrêtons de dépenser ce que nous n'avons pas en poche. Pour le dire comme les philosophes: "vivons dans l'immanence et la transcendance viendra de surcroît", ou comme les religieux; "aide-toi et le ciel t'aidera !"

Jacques Marseille nous ramenait à cette évidence qui ne l'empêchait pas de garder le sourire. Car Jacques Marseille au soir de sa vie, n'avait rien d'un dépressif et ne renonçait pas à communiquer son savoir et sa joie de vivre.

Affaire de travail, de confiance et de volonté donc. Reste plus qu'à choisir des représentants capables d'incarner cette orientation, à se retrousser les manches et à arrêter de gémir.