vendredi 6 janvier 2012

Steven Vromman: sa consommation diminue et son audience augmente !

Steven Vromman est coach et accompagne des entreprises dans la réduction de leur empreinte écologique. L'histoire ne dit pas si c'est avant ou après qu'il a décidé de réduire drastiquement sa propre empreinte écologique. Je vous parle de lui comme d'une illustration de l'un des grands chantiers que je vous annonçais à ouvrir d'urgence. Lui, à son échelle, il le fait tous les jours.
Je n'aime pas livrer ici des vidéos journalistiques banales qui ne nous épargnent aucun clichés. A défaut de mieux, celle-ci vous permettra de faire connaissance avec cet écolo congruent (il met sa pratique et ses idées en harmonie):



En résumé que fait Steven concrètement ?

1) Moins consommer: mutualiser les objets durables ou culturels (livres, musique, films) par exemple en louant ou en empruntant plutôt qu'en devenant propriétaire et en entassant ...
2) Réutiliser: plutôt que d'acheter du neuf, acheter des objets usagés courants en brocantes ...
3) Acheter des objets sans emballages pour réduire les déchets
4) Consommer des produits de saison et de proximité afin de réduire les transports et les intermédiaires.
5) Economiser l'électricité en utilisant des ampoules basse consommation et des multiprises avec interrupteurs.
6) Laver à basse température
7) Ne pas utiliser sa voiture pour des trajets de moins de 5 km
8) Passer ses vacances à proximité en se déplaçant à vélo
9) Isoler partout
10) Utiliser un fournisseur d'énergie verte
11) Récupérer l'eau de pluie
12) Manger moins de protéines animales.

La vidéo montre son quotidien. C'est vivable et même "fun" parfois sauf que je n'ai pas l'intention d'arrêter de faire des barbecues même en hiver ...!


Quels sont les résultats concrets ?

Très simples: en vivant ainsi, cet urbain, consultant en "Développement Durable" démontre ce que faisaient d'ailleurs mes 4 grands-parents, à savoir qu'on peut vivre en réduisant son empreinte écologique de 80 %. Au passage, il enregistre aussi une économie de 500€ par mois (j'aurais dit plus ...). J'ai déjà dû vous dire que je ne crois pas à l'écologie qui coûte plus cher. Mais c'est un bon début.

A la différence de mon ami Patrick Baronnet qui vit à la campagne ou de Serge Latouche qui prône l'a-croissance d'un point de vue théorique, Vromman nous montre que c'est possible pour la majorité d'entre vous comme c'est possible pour nous dans la pratique. Une fois n'est pas coutume, je vais vous montrer 4 petites choses que nous faisons, nous-aussi en milieu suburbain (comme de nombreuses autres familles ... mais surtout en Allemagne et au Bénélux). Mais il n'y pas qu'en Flandre qu'on met en oeuvre des actions pratiques.

Nos petites expériences familiales:

Voici quelques illustrations photographiques de nos petites expérimentations privées:
 
1) Lessives naturelles (nous n'achetons plus de détergents depuis deux ans): lessive de cendre, de lierre, de savon de Marseille et quelques autres produits ménagers naturels.
2) Récupération de l'eau de pluie et usage à la place de nos chasses d'eau en plus de l'arrosage du jardin.
3) Compost des déchets végétaux d'alimentation et du jardin.
4) Cultures "en carré" sur notre balcon et dans des coins du jardin.


Faites moi savoir si vous souhaitez en savoir plus.

En quoi ceci nous concerne-t-il individuellement ?

Voir Vromann chez lui porte à sourire peut-être ... On se dit: c'est pas pour moi, pas l'espace, pas le temps, ridicule, ce n'est pas ma vie ... Quand nous avons rencontré Patrick et Brigitte Baronnet nous avons un peu pensé cela et puis nous avons voulu expérimenter. En l'état actuel de l'habitat, il vaut mieux en effet avoir un peu d'espace. En l'état actuel du monde du travail urbain, le temps est compté ... pourtant quand on essaie, on découvre plusieurs choses:

1) Cela prend en effet du temps et un peu d'espace (c'est pour cela que nous n'avons pas de toilettes sèches par exemple (du coup nous n'aurions plus besoin de chasses d'eau) mais on redécouvre des évidences: le cycle de l'eau, de la germination de la décomposition, du temps qu'il fait.
2) On fait de multiples petites économies. Ce n'est pas pour rien que se développèrent à différents moments les jardins ouvriers par exemple: ils fournissaient une base alimentaire aux plus pauvres.
3) Les tomates du balcon sont vraiment très bonnes !
4) C'est possible !

Anecdote: comment nous en sommes vraiment venus à économiser l'eau des toilettes.
Il y a un an, au seuil de l'hiver, panne de chaudière, simultanément avis de la compagnie des eaux concernant une consommation anormale d'eau (fuite ?). Passons sur l'intervention des chauffagistes qui ne sont ni plombiers, ni terrassiers. Arrivée d'eau détruite, chaudière plus installable donc pas d'eau, pas de chauffage pendant deux semaines, le temps que mes fils et moi fassions nous-mêmes les travaux (et apprenions à les faire du même coup). Ces travaux de terrassement respectueux de notre haie et de notre terrasse nous les avons faits à la main,  avant de rétablir l'eau puis le chauffage.

Nous avons à ce moment-là décidé de capter notre eau comme le font déjà beaucoup de familles belges ou allemandes afin de ne plus risquer de nous laver à l'eau minérale.  Nous avons même , de temps à autre expérimenté les toilettes sèches dans le jardin à cette occasion... Concrètement, nous avons compris l'intérêt de mettre en oeuvre des solutions "directes", raisonnables, économiques et de surcroît écologiques. Nous avons acheté une citerne extérieure de 500 litres qui sert surtout au jardin. En outre, l'hiver venant et craignant le gel, nous avons voulu la vider sans perdre l'eau. D'où les seaux d'eau à côté des toilettes ... et nous avons continué pour voir !

En quoi ceci nous concerne-t-il collectivement ?

Prenez seulement cette collecte d'eaux pluviales en attendant les toilettes sèches. Imaginons que, ne voulant plus transporter de seaux,  nous décidions d'aménager les toits, les combles et/ou les jardins de nos habitations urbaines ou suburbaines pour stocker l'eau de pluie, c'est 30% au moins de notre consommation d'eau que nous économiserions, 70% si nous nous lavions avec à l'eau de pluie. Pensez qu'aujourd'hui nous traitons et transportons notre eau chlorée pour que 30% passent directement dans nos toilettes et 40% dans le lavabo ! Est-ce bien raisonnable ?

Ce que je viens de décrire trop vite est théoriquement réalisable sur une grande échelle. Pourquoi pas chez vous ? Il est vrai que du coup, nous qui avons le privilège en France de disposer de trois compagnies des eaux de taille mondiale, si nous faisions tous cela, l'équivalent de la totalité du chiffre d'affaires de l'une d'elle, voire de deux, disparaîtrait.  Cela ne serait pas sans conséquences  entre sur le prix unitaire du m3 ... il faudrait continuer à amortir les installations et les coûts fixes !

Mais il y aurait alors changement, matière à négocier et à aller plus loin. Car je voudrais avant de finir souligner que mon intérêt pour ce genre d'actions n'est pas d'espérer sauver la planète (elle se sauvera avec ou sans nous !) mais sauver notre porte-monnaie. L'écologie ne réussira que si elle nous permet de vivre mieux et moins cher ! Et en cette matière comme avec l'eau de pluie, les petites ruisselets font les grandes économies.

5 commentaires:

jérôme a dit…

Je crois qu'il ne faut pas rigoler de tout ça.
Mon grand-père, mort en 1960, mangeait ce qu'il produisait, savait faire plein de choses, rempaillait des toits, distribuait l'eau du canal, entretenait les chemins, faisait son pain, son jardin, coupait son bois, ne payait aucun impôt... et en plus s'occupait de son épouse et de ses enfants, a élevé les enfants abandonnés par sa sœur, prenait des enfants de l'assistance publique, avait la charge de ses beaux-parents, avait des amis qui vivaient comme lui et l'aidaient en cas de besoin, était dans une communauté, faisaient des veillées où ils riaient comme des enfants. Même il enterrait les gens du village et faisait sans rechigner la guerre pour son pays bien loin de son village. Dans cette vie idyllique, ne manquait qu'une chose: un peu de productivité. Mon père me le dit souvent avec nostalgie: on lui aurait donné 2 sacs d'engrais par an, et cela aurait été le paradis. Car malgré tout il faisait froid dans le Champsaur du début du 20ième siècle. J'ai compris il y a peu que finalement vivre comme mon grand-père avec 2 sacs d'engrais en plus (et l'ADSL tant qu'on y est) me suffirait. Tout ce confort que l'on achète aujourd'hui a un prix incroyable, le plus élevé étant notre incapacité à nous assumer seuls. En voyant vivre un de mes beaux-frères mon épouse me disait un jour: s'ils n'ont pas 5000 € par mois ils meurent sur le champs. Alors évidemment si on est retraité avec cette rente qui tombe seule la vie doit être confortable. Aujourd'hui on paye pour que les vieux ne nous encombrent plus mais ne passe-t-on pas à côté de tout ? Qui nous aide à surmonter un deuil, à enterrer nos parents, à nous amuser, avec qui partageons nous vraiment enfermés sur nos statuts et à comptabiliser notre assurance vie et à rêver de plus value sur notre maison ?
Les expériences que vous citez ici montre que rien n'est irréversible, que l'emprise des marchés n'est pas une fatalité. Moi aussi j'ai mes expériences, je fais mon huile d'olive,le jardin, je vais faire du bois... Mais j'ai bien peur qu'il soit trop tard, je regardais les gens rentrer dans un centre commercial hier, ils sont maintenant incapables d'ouvrir une porte et si l'escalier automatique est en panne ils cherchent l'ascenseur. Mon copain paysan s'est fait offrir une Magic box pour aller visiter une ferme, c'est incroyable. Le lien a été coupé avec la nature et il faut beaucoup de caractère et d'intelligence pour aller à l'essentiel. Parfois, j'en arrive à souhaiter une vraie grande dépression économique. Je suis pessimiste,les actes posés sont symboliques et ceux qui nous "dirigent" sont dans la main les forces de l'argent. Collectivement, il est trop tard.

Didier Chambaretaud a dit…

Merci Jérôme, c'est exactement ça !

J'ai écrit divers articles sur la résilience des écosystèmes qui montrent que même brûlée, une forêt repousse ... plus forte. Boris Cyrulnick montre comment les individus survivent aux traumatismes les plus atroces. Les kenyan que j'ai rencontrés l'an passé, les indiens de Barefoot College font la démonstration de leur résilience collective.

Il nous faut qqs sacs d'engrais, l'ADSL vous avez raison et survivre à l'incroyable et très longue période de prospérité qui est en train de s'achever.

Cette période aura constitué un test collectif positif si justement nous parvenons à renoncer à l'inutile (je ne parle pas du superflu qui est parfois utile) et à développer l'essentiel.

S'il s'avérait que collectivement c'est trop tard comme vous le craignez, il faut s'attendre à ce que notre société connaisse ce que nous voyons souvent sur nos écrans. pour autant, ce ne sera pas la fin du monde. un autre collectif apparaîtra.

Kohana a dit…

http://archives.universcience.fr/francais/ala_cite/expositions/developpement-durable/calcul-empreinte-ecologique/

Je n'ai pas su le mettre en lien mais c'est un site qui permet de calculer (approximativement?) son empreinte écologique.

jérôme a dit…

un gars qui a tout compris, 15 vidéos : http://www.youtube.com/watch?v=YTSDeVquHks

Kohana a dit…

http://www.oliomobile.org/