dimanche 25 décembre 2011

Lionel Zinsou: l'euro passe Noël !

Joyeux Noël à tous ! Aujourd'hui ce sera Lionel Zinsou notre père Noël. Jeudi dernier, j'étais dans ma voiture lorsque ma radio m'a apporté la bonne nouvelle par sa voix: l'Euro allait passer Noël et même le jour de l'an et encore plusieurs ... ! Tiens un banquier d'affaire, Président du fonds PAI (Paribas Affaires Industrielles: 17 MM$ investis en France) qui ose parler publiquement et ... tenir des propos optimistes !

J'écoutais l'émission de Marc Voinchet sur France Culture, la même que celle qui accueillait Paul Jorion le 30 Novembre, la voici:


Vous pouvez retrouver l'émission complète ici (je ne parviens pas à copier le code de la vidéo)

En résumé:
1) Le système financier est en meilleure forme depuis ce mercredi 21 Décembre où la Banque Centrale Européenne a mis à disposition des banques 480 MM d'Euros à faibles taux pour éviter le "credit crunch". Ceci nous permet d'éviter une crise profonde (grande dépression) mais nous aurons une récession limitée et probablement courte.
2) Les entreprises, contrairement à 2008, ne déstockent pas ni n'accélèrent les plans sociaux ... Une reprise assez rapide est possible.
3) La crise du financement des Etats n'est pas résolue mais l'économie ne va pas câler dans l'immédiat parce que les mesures décidées vont avoir un effet positif sur l'emploi. La plus puissante économie d'Europe, l'Allemagne est à 6% de taux de chômage et est en mesure mieux que d'autres de faire face. L'emploi est le facteur le plus important.
4) De ce fait le moral sera meilleur ! (enfin quelqu'un qui se préoccupe d'une chose qui était passée sous silence ces derniers temps, qui est le véritable carburant de la confiance et qui mon propos ici).
5) Le système financier n'a pas été assez contrôlé, ni réglementé mais il n'est pas foutu. Un produit financier était bien moins encadré qu'un yaourt ! Cela a changé.
6) La France sera en stagnation en 2012 mais la croissance mondiale sera de plus de 4% et le système financier va la financer.
7) La peur des banquiers n'est pas la dégradation de la note mais que nous passions d'une crise du financement des Etats à une crise économique si la confiance disparaît. Les banques disposent des moyens de financer les entreprises y compris les PME.
8) Il est essentiel que les Etats fassent un effort de gestion en diminuant leurs dépenses de fonctionnement pour que les capitaux restent disponibles pour le financement de l'économie.
9) Eviter ou retarder la dégradation de la note de l'Etat est important financièrement et pour le moral des acteurs économiques.
10) Les taux payés par la France correspondent déjà à une note dégradée.
11) Nous oublions les progrès importants réalisés par de nombreux pays européens (Irlande, Espagne ... cela me rappelle ce que disait Jacques Marseille !) mais il arrive un moment où il faut savoir réaliser que les bonnes méthodes du passé ne sont plus applicables.
12) (Avec François Lenglet) Depuis les années 80, la croissance s'emballe par la dette; Que restera-t-il de cette croissance-là ? Le réajustement est extrêmement violent dans certains pays d'Europe du Sud.
13) Les banquiers ont-ils fait la crise ? Ils ont poussé à la roue car leur rémunération dépendait de cette croissance de la dette, mais le barman est-il responsable de la gueule de bois de l'alcoolique ?
14) les opinions publiques commencent à accepter que les dettes doivent correspondre à de bons actifs et non à des dépenses de fonctionnement des Etats. La crise aura permis d'améliorer les pratiques de gestion des banques et des Etats ...

Conclusions:
A court terme, l'économie devrait donc se maintenir malgré les annonces catastrophistes de certains analystes si l'on évite une crise sociale majeure. On retrouve ici le constat que le système financier s'est emballé avant 2008 en développant des produits toxiques, la crise ce serait la faute des banquiers, du Capitalisme ou même des élites corrompues (Paul Jorion) ... Les Etats, comme dit le nouveau président de l'Institut Turgot (Charles Gage), sont en faillite, la crise actuelle ce serait la faute des Etats... Pour d'autres encore, l'incapacité (relative puisque la BCE intervient dans l'économie aujourd'hui) à concevoir des politiques communes dans l'Euroland, la crise ce serait donc la faute de l'Euro ou de l'Europe....

Pour ma part, je voudrais dire ceci, à l'occasion de Noël: toutes les crises sont d'abord et profondément des crises de confiance. Tous les conflits, qu'il s'agisse de crises économiques ou politiques ou d'affaires privées ou d'entreprise sont affaire de défiance. Donc tous les points listés dans le paragraphe précédent sont vrais et probablement quelques autres aussi ... Je voudrais souligner le point que martelait Lionel Zinsou: l'importance de garder confiance. Les dépressifs, les marxistes, les cavaliers de l'apocalypse, les tenants de la théorie du complot... diront que la confiance est le moyen qu'ont les profiteurs actuels de continuer à profiter ... 

La confiance en nous c'est ce qui nous permettra de résoudre la véritable crise que nous avons et qui se traduit dans la finance: on nous prête plus cher parce que l'on ne fait plus rien de bon avec l'argent qu'on nous prête. Eh bien, les chantiers ne manquent pas où investir non seulement l'argent que nous empruntons mais aussi notre temps, notre travail et nos idées. Donc si nous gardons la confiance à court terme pour ouvrir les chantiers d'avenir indispensables, je parie que l'euro et le reste passeront l'année et plus. Mais avons nous confiance que nous pouvons enfin ouvrir les chantiers nécessaires ? Et d'ailleurs quels chantiers ? Ce seront les sujets de mes trois prochains billets.

J'allais oublier: ce billet est le 100ième !

Bon Noël


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