Pour 2016, je
nous souhaite collectivement et individuellement de traduire en actes nos résolutions en ayant
le courage de traiter les « vrais » problèmes sans nous
laisser happer par les diversions !
2015 :
le réveil !
Toute la presse titre: « 2015, une mauvaise année ». Tout le monde a en tête
les attentats, les migrants, le réchauffement climatique... à chaque fois, il semble que les choses aient bougé:
Les attentats ont permis de réaliser que
nous étions en conflit (lire ici), non pas depuis le 7 janvier 2015 mais depuis plusieurs
décennies. Notre gouvernement a parlé de guerre or celle-ci, de basse
intensité, était déjà présente tout autour de nous et nos soldats et policiers y étaient déjà engagés. Ce n’était pas la
guerre, c’était la fin de l’illusion de la paix inconditionnelle et indéfinie …
Et il nous faudra bien livrer bataille. Je dis réveil parce que l’on
a vu des résolutions … parfois
insignifiantes (état d’urgence, fermeture de mosquées …), parfois efficaces
(attentats déjoués, frappes des camions de pétrole de DAESH …)
Des flux migratoires sans précédents en
provenance des pays vraiment en guerre, eux, s’agglutinent à nos frontières et
ce fait qui concerne d’ailleurs surtout nos voisins pour l’instant a impacté notre
calendrier politique. Le FN qui mise sur le rejet de l'immigré a atteint presque 40% parfois au premier tour. Il s’est
donc passé quelque chose politiquement. Car tout le monde comprend que le vieux
monde politique ne fait plus la maille et beaucoup le montrent désormais en votant
FN par défaut.
Enfin, réveil aussi du côté de l’environnement (lire ici) avec la COP21.
Pour la première fois, 195 pays se mettent d’accord pour agir pour la planète
et ça se passait en France !
Peut-être cette année 2015 aura-t-elle donc été marquée par
un début de prise de conscience ?
2016: agir sur le fond !
Pourtant, qu’il est donc dur de changer ! Ce
réveil progressif sur la menace terroriste, sur la situation géopolitique et sur
le jeu politique français comme sur la gouvernance environnementale planétaire n'ont pas encore permis la prise de conscience de l’étendue réelle des tâches
collectives à accomplir.
Attentats : ils ont sans doute un peu réveillé le
patriotisme français sans pour autant provoquer le rejet des musulmans autant
qu’on aurait pu le craindre, c’est bon signe. Pour autant, il nous reste 4 batailles à livrer et à gagner (lire ici):
Migrants : l’action à mener n’est pas de nous fermer à l’arrivée
d’étrangers mais de nous mettre en capacité de les accueillir. Il s’agirait donc de recréer les conditions d'une attraction économique et politique renouvelée et
du partage d’une prospérité qui s’en est allée. Nos 3,5 millions de chômeurs officiels et notre taux d’endettement
public de près de 100% du PIB passent au second rang et l'on diffère régulièrement le moment de vraiment réformer l’Etat en
profondeur, de traiter vraiment la question de nos dettes et déficits
endémiques et d'une monnaie qui pour beaucoup se raréfie au profit d'un système financier incontrôlé.
COP21 : le travail de Laurent Fabius a été légitimement salué pour
son résultat pédagogique et diplomatique. Il reste maintenant à choisir des priorités adaptées à la situation réelle de l'environnement (les actions retenues sur les émissions de CO2 n’auront
aucun impact (selon le MIT et le CCC, lire ici) et à participer à une gouvernance mondiale
enfin devenue pragmatique.
Éviter les détournements
de l’attention
Il faudra se donner pour tout cela des moyens et donc véritablement
lancer l’incontournable chantier de la refonte à la baisse des missions de l’Etat
y compris le millefeuille qui prospère toujours malgré la réforme des régions
en trompe l’œil et celui de la remise en cause des prébendes de toutes sortes tout en
renforçant les fonctions régaliennes (Justice, Police, Armée). Dans un monde
globalisé, libéraliser l’économie et donc responsabiliser le peuple et lui
redonner la maîtrise de son destin tout en ayant le courage de couper dans les
avantages acquis et dans l’Etat providence ne sont plus des options, nous n’avons
déjà que trop tardé. Nous ne pourrons pas arrêter l’UBERISATION en cours mais
nous pouvons l’accompagner intelligemment.
On peut se souhaiter tout cela et pourtant, sur tous ces
grands dossiers et d’autres, la tentation est grande de regarder ailleurs, de
détourner l’attention et non pas d’agir sur les « vrais » sujets. On
ferme quelques mosquées quand le scandale commence par l'exclusion des jeunes notamment issus de l'immigration et que l’embrigadement des Jihadistes débute sur le
net. On fait des descentes de police sans mandats aussi brutales qu’inutiles sur des militants
écolos. On choisit de concentrer de futurs efforts environnementaux sur l'inefficace et coûteuse
réduction des émissions de CO2 . Et pour démarrer l’année, on recentre le débat politique
sur un thème idéologique totalement inopérant, la « déchéance de la
nationalité » qui ne mérite même pas d’être commenté mais qui fait
diversion …
Bonne année 2016
A tous les niveaux, 2015 aura donc permis de prendre conscience de certains
problèmes de fond et donc de réveiller les citoyens de qui tout devrait vraiment
dépendre en fin de compte. Ce n’était donc pas une si mauvaise année. Puisque
c’est le jour des vœux, souhaitons que 2016 verra le commencement du traitement
conscient et citoyen des « vrais » sujets sans céder aux tentatives de
diversion.
1 commentaire:
bonjour Didier,
je partage ton message : 2015, l'éveil s'affirme. Les sujets tabous son abordés par les citoyens et les décideurs ne peuvent plus affirmer à notre place que nous sommes opposés au changement. Je l'ai vu de manière criant durant la COP21 à l'Unesco durant les ateliers sur l'emploi en particulier. les décideurs ne peuvent plus faire est injonctions à leurs salariés, à leurs clients ou à leurs élus. Je l'ai vu en particulier dans une réunion d'investisseurs à Internex où les grands argentiers exigeaient aux dirigeants de l'économie émergeante dans le renouvelable de se plier à leurs règles s'ils voulaient bénéficier des fonds qu'ils sont prêts à mettre dans leurs business. Ce à quoi les dirigeants ont répondu qu'ils ne dépasseraient jamais plus de 50 employés et que par conséquent, ils ne pouvaient pas se comporter comme des entreprises de 350 000 employés : aux investisseurs de s’adapter ou de continuer à faire leur business avec les entreprises qui leur correspond.
les rapports remis aux ministres sont maintenant sur le net et chacun peut réagis. il n'est donc plus possible d'enfiler les rapports qui posent mal les problèmes ... etc.
Pour ce qui concerne 206, je crois que nous allons devoir être patients et surtout très vigilent.
mon dernier livre (t'ai-je passé le tapuscrit) amène le lecteur à regarder notre époque de loin, ce qui permet de comprendre les lignes de force du changement que nous vivons et donc la manière de s'y préparer. les lecteurs me posent les bonnes questions. en particulier sur les deux institutions les plus emblématiques de l'époque que nous quittons : le pacte social et la monnaie.
2016 sera centrée sur ces sujets pour moi.
Bonne année à toi Didier, de bonnes lecteurs, de bonnes idées et de bonnes initiatives !
amicalement
Geneviève
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