Le constat qu'un tribunal de Washington vient d’invalider une mesure de régulation de la Commodity Futures Trading Commission des marchés de produits dérivés serait un signe que la finance se suicide et que notre civilisation court à sa perte. C’est l’hypothèse d'un article de Paul Jorion.
Le tribunal n’a pas résolu la crise !
Oui, certains financiers ont des intérêts à défendre et ils résistent ! Cela vous étonne au pays des lobbies ? Au lieu d’en tirer une conclusion finale, Geneviève Bouché, entrepreneur, auteure et futurologue, propose à juste titre d’élargir le débat. La finance déraisonne certes mais c’est toute la Société qui mute. D’autres dysfonctionnements existent que les « produits dérivés » et d’autres solutions aussi. Geneviève ne dit-elle pas à sa façon polie que quand le sage montre la lune, certains semblent préférer regarder le doigt … ou leur nombril ? Je partage tout à fait son point de vue quand elle dit : « Ce n’est pas parce qu’un problème est difficile qu’il faut renoncer à le résoudre ». En revanche, encore une fois, la position de P. Jorion m’est étrangère et étrange.
Le fait que l'on ne puisse résoudre le problème des marchés financiers de produits dérivés par une mesure d'ajustement règlementaire ou juridique est il forcément le signe du suicide de la Finance ? La Finance se résume-t-elle au seul marché de produits dérivés aussi importants soit-il en flux ? Et s’il fallait de force accepter ce raccourci, ce suicide anticipé annonce-t-il fatalement la fin de notre civilisation ?
Crise systémique et fin de la civilisation ?
Peut-être que oui si, comme Paul Jorion, nous restons figés sur l’application des solutions du passé, celles dont on sait déjà qu’elles échouent. Dans ce schéma-là, l'approfondissement de la crise pourrait bien en effet déboucher sur la violence dont le milieu du XXième siècle a donné l'illustration et pourquoi pas sur notre anéantissement total ? Accessoirement, les retraités, qu’ils soient supporters de P. Jorion ou non, ne toucheraient donc pas leurs retraites. La peur d’aujourd’hui n’empêchera pas le danger de demain s'il est réel et non fantasmé... Comme dit la maman de Djamel Debouze dans son sketch désormais ancien où est évoquée l'élection de Sarkosy: "quel dommage, demain c'était jour de marché ..."
Peut-être que non, si l'on constate qu'aucune crise systémique ne se règle par de simples ajustements habituels. Les partis politiques « de gouvernements » font semblant de croire qu’un ajustement suffira et Paul Jorion fait semblant de croire que leur échec confirme ses prophéties catastrophiques. En fait, il n’y a guère à s’étonner, nous sommes mal "barrés" et rien ne confirme non plus le parti pris des défaitistes.
Si la crise est systémique, il faut avoir la liberté d'esprit, le courage et l’énergie de changer de logiciel. Et qui dit que c'est impossible ? Pourquoi faudrait-il avec Paul Jorion en conclure que la seule issue est la mort ? Cela me semble être le seul point de vue étriqué des petits rentiers européens apeurés. Et si, tout au contraire, la crise financière était justement l'occasion de faire un saut de conscience quantique ? Nous serions alors confrontés à la difficulté de changer de Société sans violence et non forcément à l'anéantissement cataclysmique et inéluctable de notre Civilisation (et donc de la Sécu) ! Les écologistes « résilients » nous apprennent, qu’au naturel, les feux de forêts régulent et régénèrent régulièrement les forêts primaires …
Alors quelles sont les preuves que nous sommes foutus ? Ou bien sont-ce des croyances que colporte Paul Jorion parmi d’autres ? Réponse au prochain article.
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