mercredi 31 août 2011

Hydroliennes: de l'électricité indéfiniment renouvellable

Et voilà que le 20 heures nous présente le parc d'hydroliennes de Bréhat. Je trouve que le petit film d'EDF ci-après est plus complet que les explications de la TV:

Voilà donc une idée mise en pratique pas loin de chez nous ! Pour les détracteurs des voitures "nucléaires", voilà donc une possibilité d'existence de futures voitures à propulsion hydrolienne. Si je trouve un bilan carbone de l'ensemble de la chaîne et une analyse économique du kwh "hydrolien, je complèterais ce billet.

lundi 29 août 2011

Jessica Green: filtrons-nous les bons microbes ?

Michel Serres dans son "Nouveau Contrat Naturel" nous rappelle que le terme écologie désigne d'abord une science avant d'être un mouvement politique. Cette science se mêle d'observer un "objet" comme toutes les autres sciences mais cet objet est lui-même un système complexe, un "environnement".

Dès lors, l'objet de l'observation n'est plus jeté devant soi (objectum: « ce qui est placé devant ») mais un réseau complexe de relations ... Jessica Green est une écologiste scientifique et qui nous parlait ici à TED Global à Edimbourg en tant que "TED Fellow" (sorte de bourse de recherche) du résultat de ses études sur l'environnement microbien mécaniquement confiné de l'hôpital d'un point de vue "écologique:
Cette vidéo est la première vidéo de TED que Mélanie Chambaretaud traduit en français.  Bravo à elle !

En quoi sommes-nous concernés ?
J'avais évoqué à l'occasion d'un billet sur les accidents de la route que notre gouvernement serait bien inspiré de s'attaquer à un fléau national devenu plus important que celui des accidents routiers, celui des maladies contractées à l'hôpital: les maladies nosocomiales. 

Et voilà donc que cette chercheuse nous explique dans ce petit film que c'est justement parce que nous filtrons l'air des hôpitaux (et de pas mal d'autres bâtiments d'ailleurs) que nous en limitons sa bio-diversité microbienne à des micro-organismes proches ou générés par l'homme. Du coup, la probabilité de la présence de germes pathogènes pour l'homme (ici pour des organismes déjà malades) serait plus forte et une cause importante de maladies nosocomiales. Vous voyez que nous sommes tous concernés !

Quelles leçons en tirer ?
Tout d'abord l'écologie est une discipline scientifique avant d'être une occasion d'empoignades (Notez que Jessica n'échappe pas à son lot de critiques, à mon sens, gratuites sur le forum de TED). Examinons donc d'abord les faits comme aurait dit Aristote. Ensuite, comme nous le faisons dans tout domaine, n'est-il pas frappant de constater que toujours plus d'une même solution qui a fait ses preuves finit par ne plus rien résoudre puis, comme ici, par créer de nouveaux périls ? 

Ainsi, dans les hôpitaux (j'ai d'ailleurs collaboré à un projet visant à améliorer la performance d'un hôpital en matière d'environnement contrôlé), la posture qui consiste à isoler les espaces sensibles de l'environnement extérieur dans un souci incontournable d'asepsie conduit à sélectionner un environnement encore plus pathogène. Tout se passe donc comme si, parvenus à un certain stade d'avancement, il serait nécessaire de "Lâcher Prise" pour rechercher des solutions dans une autre voie. Attention, je ne dis pas de tout laisser-tomber et de revenir aux cavernes, Pasteur ne doit pas être oublié, je propose de faire un effort de lucidité pour repérer ce qui ne marche plus ou qui a atteint sa limite de validité, de se retourner vers les disciplines qui innovent et de travailler avec elles pour concevoir de nouvelles solutions. 

Pas des solutions forcément radicalement nouvelles scientifiquement d'ailleurs mais à coup sûr radicalement casse-pieds au regard des institutions et des habitudes de pensée existantes.

dimanche 28 août 2011

Ecologie: retour aux cavernes ou réalisme technologique ?

De retour de vacances et de voyage surtout en France, je vous propose de regarder cette petite vidéo sur un projet futuriste de paquebot car je voudrais partager avec vous quelques interrogations sur ce que l'on appelle "Ecologie". Mon sujet sera, comme souvent, le raisonnement humain. Mes prétextes ici seront les problèmes environnementaux et la technologie. Voici donc Eoseas comme mise en bouche:

Pourquoi ce petit film ?
D'abord parce que mes vacances m'ont ramené du côté de Saint Nazaire, région où j'ai découvert la voile, et lieu où l'on a construit le France, les plus grands pétroliers du monde puis le Queen Mary II sous le nom de "Chantiers de l'Atlantique", entreprise où sévissait mon propre père il y a 40 ans (rachetée par le coréen STX depuis) ... Du vécu personnel donc comme toujours.

Ensuite, je vous ai parlé déjà d'un bateau qui prévoit de faire le tour du monde propulsé par l'énergie solaire. Le skipper m'a d'ailleurs très gentiment appelé pour me remercier et a accepté de venir nous en parler à TEDxMetz.

Enfin parce que je vous ai aussi parlé de Serge Latouche et de gens qui intelligemment nous disent qu'il va nous falloir changer de modèle ...

Alors ce petit film est une provocation. J'aimerais bien qu'il devienne réalité et que le "Progrès" nous le permette. Je crois de plus en plus qu'il faudra pourtant abandonner certains rêves. Mais bon sang, je suis heureux de voir que l'on rêve toujours ! Et je dédie ce film à certains de mes amis écologistes sincères et personnes respectables ayant mis leurs convictions en ligne avec leur propre vie mais qui m'agacent lorsqu'ils sanctionnent d'avance toute idée technologique, toute innovation ...

En quoi ceci nous concerne-t-il ?
Certains me disent: "cet avion ne volera jamais, ce bateau n'emportera jamais de passagers, cette voiture électrique est un non-sens nucléaire". Alors bien sûr, quel est le coût écologique de toutes ces expériences, va-t-on refaire les mêmes erreurs avec les technologies vertes comme le solaire qu'avec le nucléaire car ce sont des échecs du point de vue environnemental ?

Ce sont de vraies questions ET en même temps, j'ai très peur qu'après un siècle de foi aveugle en le Progrès, on tombe dans l'excès inverse et qu'on revienne à des réflexes frileux et dépressifs sous couvert de "bien-pensance" écologique.

Tout ceci nous concerne car, je vous livre ma conviction, pour résoudre les problèmes économiques, sociaux et écologiques qui nous assaillent, il nous faudra accepter de réaligner notre consommation sur nos vrais besoins tout en investissant massivement sur de nouvelles technologies. Comme toujours, il y aura des essais et des erreurs mais le choix n'est pas ici entre foncer aveuglément vers la High Tech et revenir aux cavernes (voir les polémiques sur le climat avec C. Allègre), il n'y a pas de choix d'ailleurs et ceux qui raisonnent ainsi de façon arbitrairement binaire m'exaspèrent car nous risquons de lâcher la proie de solutions applicables pour l'ombre du débat polémique.

Nous devons à la fois parier sur les innovations technologiques ET remettre en cause notre modèle de croissance !