Voici une courte réflexion sur le bien-fondé des types d'action visant au changement. Faut-il attendre un soleil global qui illuminera les individus ou parier sur la multitude des petites lumières individuelles qui peuvent peu à peu éclairer le monde ?
Cette discussion a été au cœur des échanges qui ont eu lieu cette semaine entre quelques participants et organisateurs des ateliers de la mutation auxquels je me suis joint. Vous savez que c'est aussi le thème de TED.
Où est la gêne ?
A choisir d'attendre que le global change pour s'adapter, on risque d'attendre longtemps et on risque d'être déphasé le moment venu. A faire tout seul dans son coin, on peut allumer une petite lumière qui se propagera certes ... à moins qu'elle soit soufflée par le grand vent des événements ... Sans parler des risques de récupération au passage. J'ai raconté aux autres participants comment l'une de mes micro-initiatives récentes pour consommer et polluer moins en voiture avait été ridiculisée dans un reportage passé sur M6. Je vous annonce d'ailleurs que je vais donner une suite à cette affaire en communicant avec un blog spécialisé à créer !
Une petite lumière qui paie
En attendant, voici ci-dessous la deuxième preuve de paiement de Babyloan suite à mon micro-prêt à Samaher qui voulait construire des cages à lapins en Palestine:
Je ne ferai pas un article à chaque fois mais j'insiste pour illustrer ce que peut être une petite lumière individuelle qui, en plus, est payée de retour, mais il y a plus.
Allumons des phares
Je crois qu'il ne suffit pas d'agir dans son coin ET je crois à l'efficacité de l'entreprise comme moyen non seulement de vivre mais aussi de changer le monde. Je crois que c'est dans et avec l'entreprise que, passé le temps de l'expérimentation, les choses peuvent changer en vraie grandeur. C'était tout le sens de notre TEDx. Et pour poursuivre avec Babyloan, disons que c'est ainsi que s'est créée cette entreprise: pour que les petites lumières allument une grande balise. Et c'est en train de prendre. A ce sujet, je reprends la réponse que Laure de Babyloan à faite à mon précédent article sur le sujet pour préciser le modèle économique de son site :
"Pour répondre à votre première question et comme le dit Didier, les
projets présentés sur le site sont ceux qui sont en recherche de
financement. Nous en proposons en moyenne 90 chaque jour et ils mettent à
peu près 10 jours à être financés. Les sommes sont
effectivement faibles : le montant moyen d’un projet sur le site est de
400 €. Pour les projets en France que nous proposons via nos partenaires
français : l’ADIE et CréaSol, le montant moyen du projet est plus élevé
(3000€) et du coup le temps de financement est un peu plus long (30
jours).
En ce qui concerne notre modèle économique, nous avons plusieurs sources de revenus :
- 100% de la somme que vous allez prêter est bien envoyée sur le terrain, et nous vous demandons donc une participation complémentaire afin de couvrir une partie des frais de transfert d’argent, de taxes, de paiement sécurisé ou de fonctionnement de Babyloan
- Les IMF partenaires sur le terrain payent également un frais d’accès à la plateforme (faible vs le coût global de leur ressource normalement – une de nos missions sociales étant de permettre le financement du microcrédit à moindre coût via le grand public)
- Un flux de trésorerie via le placement des tirelires dormantes (quasi inexistant aujourd’hui)
- Quelques revenus provenant de nos activités auprès des entreprises (défi solidaire pour financer des projets en interne notamment)
- Et l’investissement en capital de nos actionnaires, car Babyloan a déjà levé plus de 2 millions d’euros en 4 ans
- 100% de la somme que vous allez prêter est bien envoyée sur le terrain, et nous vous demandons donc une participation complémentaire afin de couvrir une partie des frais de transfert d’argent, de taxes, de paiement sécurisé ou de fonctionnement de Babyloan
- Les IMF partenaires sur le terrain payent également un frais d’accès à la plateforme (faible vs le coût global de leur ressource normalement – une de nos missions sociales étant de permettre le financement du microcrédit à moindre coût via le grand public)
- Un flux de trésorerie via le placement des tirelires dormantes (quasi inexistant aujourd’hui)
- Quelques revenus provenant de nos activités auprès des entreprises (défi solidaire pour financer des projets en interne notamment)
- Et l’investissement en capital de nos actionnaires, car Babyloan a déjà levé plus de 2 millions d’euros en 4 ans
Ce
modèle est donc nouveau et se base sur la quantité du flux pour pouvoir
augmenter les revenus liés à la collecte, ainsi que la montée en
puissance de nos activités avec les entreprises. En tant qu’entreprise
solidaire, nous avons également un écart des salaires réduit de 1 à 5
entre le plus bas et le plus haut salaire.
Nous croyons fortement
qu’il est possible d’avoir une mission sociale tout en étant
économiquement viable ; et ainsi de prouver que le social et la
solidarité n’est pas réservé aux ONG et associations mais concerne
également les entreprises.
Le challenge est grand mais nous
connaissons actuellement une croissance de plus 70% de nos activités, et
nous espérons donc atteindre l’équilibre d’ici 2015."
Nous sommes doublement concernés
Tout d'abord, nous pouvons allumer nos petites bougies individuelles cela facilite la maturation des idées et permet de passer à un autre stade le moment venu. Ensuite, nous pouvons créer ou contribuer à créer des balises comme nous l'avons fait avec TEDxLaDéfense ou comme l'a fait Christine Marsan avec les ateliers de la mutation. Si vous n'avez pas pu venir en Novembre, voici le livre qui vient de sortir: Sapproprier les clés de la mutation : Comprendre, innover, agir autrement. Vous y retrouverez les témoignages de nombreux intervenants parmi lesquels Emmanuel Delannoy et Arnaud Poissonnier (dirigeant de Babyloan) qui étaient aussi à notre TEDx. Et ainsi vous y trouverez de nombreux exemples de phares qui sont en train de s'allumer. L'entreprise Babyloan est un phare qui permet de faire converger nos nombreuses petites lumières individuelles.
Je voulais simplement ici témoigner d'une réponse qui a été la nôtre l'autre soir et qui semble s'imposer comme du bon sens: il faut les deux, les petites et les grandes lumières !