Merci à Didier de m’offrir la primeur des articles-invité de son blog. Je visite « Le dire et le faire » depuis ses débuts et ai déjà participé à la discussion via des commentaires. Aujourd’hui, je voudrais vous faire partager les réflexions que m’a inspirées une conférence à laquelle j’ai assisté le 15 mai dernier à la Maison de la Mutualité à Paris.
http://www.flickr.com/photos/danone-communities/7249189814/
La conférence
Cette conférence a été organisée par danone.communities, l’incubateur d’entreprises dans le domaine du social business de Danone, pour fêter ses 5 ans d’existence. L’invité principal en était le Professeur Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et Prix Nobel de la Paix en 2006. Au programme, après un début en retard qui a été l’occasion de constater la motivation des 2000 participants dans la file d’attente :
Cette conférence a été organisée par danone.communities, l’incubateur d’entreprises dans le domaine du social business de Danone, pour fêter ses 5 ans d’existence. L’invité principal en était le Professeur Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et Prix Nobel de la Paix en 2006. Au programme, après un début en retard qui a été l’occasion de constater la motivation des 2000 participants dans la file d’attente :
- En introduction, l’état des lieux des projets de danone.communitiesAutour d’une table ronde, les grands enseignements tirés par les gérants des projets les plus aboutis de danone.communities : Grameen Danone Foods Ltd., les Shokti Ladies, 1001 Fontaines pour demain, Naandi Foundation et La Laiterie du Berger
- Le témoignage d’une demi-douzaine d’entrepreneurs sociaux partout dans le monde
- Un éclairage sur le social business en France
- Enfin, sous la forme humoristique d’une interview de Muhammad Yunus par Franck Riboud, Président Directeur Général de Danone, un retour sur la genèse et le développement de la Grameen Danone Foods Ltd.
A la suite de la conférence, un cocktail était organisé à l’étage pour permettre aux participants de rencontrer les différents entrepreneurs sociaux présents sur leurs stands et d’échanger entre eux.
Ce qui m’a frappée
Au-delà du rythme excellent de la conférence, de la richesse des retours d’expérience des différents intervenants et de la simplicité du langage tenu, ce qui m’a frappée dans cette conférence a été l’accent mis sur la question d’être « en accord avec soi-même », sur la nécessité de faire parfois des choix pas exactement rationnels car « après tout » ils ne mettront pas à eux seuls en cause la pérennité de nos activités, sur l’importance à certains moments-clé de faire les choses simplement parce qu’on y croit.
Franck Riboud, ainsi qu’il le raconte, a voulu « être copain » avec Muhammad Yunus et a fait ce qu’il fallait pour : le harceler par courrier pour le rencontrer, lui apprendre que pour aller du Bengladesh à Deauville, on passait nécessairement par Paris et enfin, être tellement d’accord avec le Pr. Yunus qu’il en est venu à se demander si Franck Riboud comprenait bien son anglais.
Ce qui m’a frappée
Au-delà du rythme excellent de la conférence, de la richesse des retours d’expérience des différents intervenants et de la simplicité du langage tenu, ce qui m’a frappée dans cette conférence a été l’accent mis sur la question d’être « en accord avec soi-même », sur la nécessité de faire parfois des choix pas exactement rationnels car « après tout » ils ne mettront pas à eux seuls en cause la pérennité de nos activités, sur l’importance à certains moments-clé de faire les choses simplement parce qu’on y croit.
Franck Riboud, ainsi qu’il le raconte, a voulu « être copain » avec Muhammad Yunus et a fait ce qu’il fallait pour : le harceler par courrier pour le rencontrer, lui apprendre que pour aller du Bengladesh à Deauville, on passait nécessairement par Paris et enfin, être tellement d’accord avec le Pr. Yunus qu’il en est venu à se demander si Franck Riboud comprenait bien son anglais.
Ce dernier a voulu pousser plus loin et explorer les possibilités qu’ils avaient de travailler ensemble. La Grameen Danone Foods Ltd. s’est élaborée et réalisée à ce moment-là. Malgré les questions de la presse à l’époque sur qui utilisait qui, la Grameen Danone sert aujourd’hui surtout à améliorer la nutrition et le développement des enfants au Bengladesh grâce à un yaourt fortifié en micronutriments et à réduire la pauvreté en incluant les communautés locales dans la chaîne de valeur.
En quoi cela nous concerne-t-il ?
1) Le social business, c’est en France aussi. Comme l’action humanitaire, il peut trouver son terrain d’action en bas de chez soi dans des activités permettant la réinsertion de personnes marginalisées, l’aide aux plus démunis, l’accès aux soins de santé pour nos seniors, l’alimentation des nourrissons dans les familles vivant sous le seuil de pauvreté, etc.
2) Puisque notre vie professionnelle nous prend beaucoup de temps et d’énergie, pourquoi ne pas faire en sorte qu’elle aille au-delà de la production de richesse économique ? Pourquoi ne pas lui donner du / encore plus de sens et donner à nos compétences un levier d’action plus grand ? A l’inverse des actions humanitaires principalement soutenues par les subventions, les dons et le bénévolat, un « social business » est conçu comme une entreprise classique : avec des produits et services, des clients, des fournisseurs, des marchés, des charges et un chiffre d’affaires. La seule différence avec un « business tout court », c’est qu’il remplace la dimension de maximisation du profit par celle du bénéfice social et les profits réalisés par l’entreprise ont vocation à y être réinvestis pour assurer son développement.
L’élément de sérendipité du jour
La sérendipité, comme elle a été présentée dans l’article Edward Tenner : les conséquences inattendues de l’innovation, est la capacité et le fait de découvrir des choses auxquelles on ne s’attendait pas. A cette conférence, j’ai vu mise en œuvre une technique que j’ai découverte il y a bien longtemps dans un documentaire et que je n’avais jamais rencontrée dans la « vraie » vie.
La conférence était selon les moments et les intervenants en français ou en anglais et nécessitait une traduction en temps réel. Pas d’interprète sur scène pour traduire les discours au fur et à mesure, ce qui aurait rendu la conférence unilingue et pas de traduction par casque puisque la salle n’était pas équipée pour cela. La conférence a donc été sous-titrée, tout du long, sur les écrans latéraux qui affichaient également les images filmées des intervenants sur scène. Lorsque l’intervenant s’exprimait en français, un traducteur produisait les sous-titres en anglais et lorsque l’intervenant s’exprimait en anglais, un traducteur anglais-français prenait le relais.
Le sous-titrage, même s’il était soumis aux aléas du direct, a rempli son rôle et permis à chacun de suivre la conférence dans la langue qu’il maîtrisait le mieux, voire dans les deux langues.
En quoi cela nous concerne-t-il ? Voilà une technique efficace à garder à l’esprit pour tous ceux qui rencontreront des problématiques semblables dans l’organisation d’évènements dans un monde de plus en plus interconnecté où l’on ne peut plus accepter que les langues soient une barrière au partage d’un discours ou d’une idée.
Hanashi