En ces temps de réchauffement climatique et néanmoins de préparation aux froidures hivernales, voyons comment se déroule le plus légalement du monde la consommation bien organisée de certaines aides et subventions aux économies d'énergie.
Une démarche commerciale "inappropriée"
Depuis des mois et des années, de mauvais centres d'appels écument les n° de téléphone des particuliers de notre région pour prendre des rendez-vous visant à leur faire faire de grandes économies "écologiques". Je passe sur ceux qui veulent installer des capteurs sur notre toit pour
revendre l'énergie à EDF ... Même sans formation économique, on
comprend d'instinct qu'un tel pari a peu de chances d'être gagné car il
faudrait parier sur la stabilité des subventions et du système fiscal
...! L'accroche est toujours liée à une démarche d'étude concernant l'environnement et en prime à de fantastiques économies ... si nous sommes propriétaires et que nous payons des impôts ! Nombreux sont les appels que nous recevons, moins nombreux sont les commerciaux qui se présentent effectivement ...
Mais il y a quelques jours, nous avons reçu le représentant d'une société alsacienne d'isolation, l'AFPEC ou "Agence française pour l'environnement et le climat". Notez que le sigle fait penser à ces nombreuses agences d'Etat aux missions d'intérêt ... très général. Belle brochure quadri glacée de 32 pages ! Située en Alsace, cette société ferait entre autres des chantiers d'isolation de combles dans toute la France ... pas de souci apparemment pour financer les frais de déplacements et d'hôtels des employés, vous allez comprendre pourquoi.
Suit un argumentaire montrant que la totalité des travaux pourrait être couverte par les nouveaux dispositifs d'aide et de réduction d'impôts jusqu'à 16 000 €. Et sans autre analyse qu'une rapide visite de notre grenier, le "technicien expert" (car ce commercial préférait ce titre !) de cette société nous annonce rapidement qu'il nous en coûterait, comme par hasard, justement 16000 € pour une isolation consistant en une pose à plat de laine de roche sur la chape de béton. Donc une opération blanche pour nous sur l'investissement mais avec une économie de consommation de chauffage de 40% ! Et si nous options pour une isolation des rampants sous le toit, le montant serait de 18000 €.
Peut-on faire mieux ?
Un artisan de notre ville a estimé la première opération, pose comprise à 2400€ et la seconde, sous rampants à 10000 €.
Où l'on voit comment les économies d'énergies et les subventions sensées répondre aux problèmes d'environnement et soutenir l'emploi sont sans aucun rapport avec le coût réel des travaux. Elles sont en fait simplement captées par des entreprises opportunistes et surtout par les organismes de financement qu'elles représentent .
Sans doute nous rétorquera-t-on que ces entreprises sont qualifiées "RGE" et qu'à défaut, rien ne saurait sérieusement garantir la qualité et la valorisation de notre patrimoine ... Quand on sait que l'on acquiert cette "qualification" en faisant un stage qui revient à 600€HT plus frais de dossier, on comprend qu'une nouvelle fois, l'argument de la norme est un simple faux nez. Quelle qualification "poussée" faut-il pour dérouler 20 cm de laine de roche sur une surface plane ?
Sans doute nous rétorquera-t-on que ces entreprises sont qualifiées "RGE" et qu'à défaut, rien ne saurait sérieusement garantir la qualité et la valorisation de notre patrimoine ... Quand on sait que l'on acquiert cette "qualification" en faisant un stage qui revient à 600€HT plus frais de dossier, on comprend qu'une nouvelle fois, l'argument de la norme est un simple faux nez. Quelle qualification "poussée" faut-il pour dérouler 20 cm de laine de roche sur une surface plane ?
Agir par nous-mêmes sans demander d'aides
Notre intention est donc bien d'isoler nos rampants. Nous achèterons les matériaux en grande surface et si nous ne trouvons pas à proximité de matériaux "écologiques" comme la laine de bois, nous les achèterons en Allemagne toute proche. Après avoir confié quelques réparations à un couvreur, nous ferons la pose nous-mêmes et nous pensons que pour un investissement de moins de 2000€ (nous avons déjà fait ce type de travaux dans deux autres logements) notre retour sur investissement se fera en deux à trois ans sans aucun recours à ces subventions et réductions d'impôts.
Une telle politique "d'incitation fiscale" qui consiste en de simples transferts du contribuable vers certaines entreprises est-elle soutenable avec une dette approchant 100% du PIB ?
Il nous faut au contraire chaque fois que possible agir par nous-mêmes, éviter à la fois les lourds et coûteux dispositifs gouvernementaux, choisir des matériaux écologiques et durables (la laine de verre ou de roche est à changer tous les 15 ou 20 ans et leurs poussières peuvent-être toxiques) et soit faire appel à des artisans sérieux, soit faire la pose nous-mêmes ce qui prend un peu de temps mais n'est pas si difficile.
Il nous faut au contraire chaque fois que possible agir par nous-mêmes, éviter à la fois les lourds et coûteux dispositifs gouvernementaux, choisir des matériaux écologiques et durables (la laine de verre ou de roche est à changer tous les 15 ou 20 ans et leurs poussières peuvent-être toxiques) et soit faire appel à des artisans sérieux, soit faire la pose nous-mêmes ce qui prend un peu de temps mais n'est pas si difficile.
En quoi sommes-nous tous concernés ?
Les politiques gouvernementales à base d'incitations fiscales ou de subventions aboutissent comme ici un peu trop souvent à la création de bulles qui confinent à l'arnaque du contribuable/consommateur, à la création de dispositifs étatiques inutiles, coûteux à maintenir et à réformer. La conséquence ultime de cette approche est la déresponsabilisation voire l'infantilisation du citoyen alors qu'il serait bien préférable d'apprendre à se passer d'un Etat qui ne peut déjà plus s'aider lui-même.
Certes, il s'agit d'une goutte d'eau dans un océan d'inefficacité mais il est symptomatique d'une forme de "pensée" de la gouvernance qui se caractérise par:
Les politiques gouvernementales à base d'incitations fiscales ou de subventions aboutissent comme ici un peu trop souvent à la création de bulles qui confinent à l'arnaque du contribuable/consommateur, à la création de dispositifs étatiques inutiles, coûteux à maintenir et à réformer. La conséquence ultime de cette approche est la déresponsabilisation voire l'infantilisation du citoyen alors qu'il serait bien préférable d'apprendre à se passer d'un Etat qui ne peut déjà plus s'aider lui-même.
Certes, il s'agit d'une goutte d'eau dans un océan d'inefficacité mais il est symptomatique d'une forme de "pensée" de la gouvernance qui se caractérise par:
- Aides/incitations fiscales,
- Complexité et complexification,
- Normes de sécurité, de qualité ou environnementale,
- Expertises "captées",
- "Partenariats" public-privé dont certains secteurs ou opérateurs profitent (voir notre article sur les nouveaux fermiers généraux),
- Matraquage médiatique et très faible retour d'expérience réel et sérieux.
Face à cela, et puisque les initiatives de nos gouvernants, certes soucieux d'agir pour l'intérêt général, conduisent souvent à des dépenses incontrôlées et parfois à l'opposé de l'effet souhaité, il est temps que chaque foyer s'organise par lui-même, avec l'aide des informations disponibles notamment sur le net et avec, si nécessaire, de vraies compétences disponibles localement et sans le surcoût de normes superflues qui de surcroît n'orientent absolument pas vers de vrais matériaux écologiques.
Et tout ceci n'empêche pas la mer, ni le taux de rejet de CO2 dans l'atmosphère de monter comme je l'ai si souvent écrit dans ce blog...
Et tout ceci n'empêche pas la mer, ni le taux de rejet de CO2 dans l'atmosphère de monter comme je l'ai si souvent écrit dans ce blog...