Mon dernier billet sur la micro-finance a attiré des visiteurs et quelques remarques. Merci à vous, cela montre que ce blog est un peu lu et que les sujets développés ne sont pas si confidentiels après tout ! Voici donc un petit reportage en Inde qui donne un état des lieux qui me semble assez équilibré du micro-crédit:
Le succès initial du micro-crédit ne se dément pas. Ce reportage reconnaît l'effet bénéfique de cet instrument innovant qui est une sorte de moyen de démultiplier les circuits de distribution du crédit pour les mettre à la disposition des plus pauvres. Seulement au départ de la Grameen Bank, il y avait un homme, M. Yunus, à la fois personnellement capable de garantir les prêts lui-même, suffisamment riche lui-même pour ne pas être tenté de puiser dans la caisse, compétent et réellement voué à aider les autres.
Pour aller plus loin je vous propose de lire: Vers un monde sans pauvreté
Vous noterez au passage, qu'il s'agit de procurer à ces micro-entrepreneurs un complément de "working capital" afin de leur permettre d'investir dans leur propre activité. Il ne s'agit donc pas de prêts à la consommation.
Vous noterez au passage, qu'il s'agit de procurer à ces micro-entrepreneurs un complément de "working capital" afin de leur permettre d'investir dans leur propre activité. Il ne s'agit donc pas de prêts à la consommation.
D'autres ont imité son succès sans avoir ces caractéristiques. Ainsi certaines "MFI" (Micro-Finance Institutions) se re-finançaient auprès des banques ce qui explique dans ce cas des taux d'intérêt excessifs et étaient mal gérées d'où au final les situations dramatiques décrites dans l'article de la BBC auquel je réagissais Samedi.
Autre élément de concurrence pour les MFI: les "Self Help Groups". Ces associations mutuelles de femmes peuvent ouvrir des comptes en banques et recevoir des dépôts ce qui leur permet de proposer des crédits à de meilleurs taux. Pourquoi faudrait-il s'en plaindre ? Nous sommes-là au contraire au coeur du système bancaire originel: l'argent est mis en commun pour des utilisations de proximité dont les femmes sont les garantes. On y développe le Business ET le lien social. Ce système est actuellement encouragé par le gouvernement et par les banques commerciales classiques.
Ce sont les femmes qui empruntent et remboursent ce qui leur donne un rôle important même si elles n'ont pas pour autant un droit de regard dans les activités de leurs maris.
Le dernier intervenant nous ramène à la sagesse: la Micro-finance est un moyen au service d'une fin mais cela ne suffit pas pour éradiquer la pauvreté, il faut aussi du travail, de la compétence et du savoir. La grande presse a certainement trop monté en épingle ce phénomène qu'il faut cependant soutenir. Et lorsque certaines MFI commettent des erreurs, on voudrait tout remettre en cause ?
Non. comme je l'ai déjà écrit, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Et de plus, à l'heure où la crise financière ne s'éloigne que pour les banques ... et que les émules de Cantonna voudraient tout mettre à bas, je trouve que le micro-crédit nous renvoie une image saine de ce à quoi peut et doit servir la finance, y compris chez nous: mutualiser pour investir dans des activités productives de richesses et de lien social.
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