Encore une nouvelle conférence TED par un économiste et dont j'ai aussi eu le plaisir de relire et corriger la traduction française pour TED.com:
Alors que le monde doit faire face à la récession, au changement climatique, aux inégalités et plus encore, Tim Jackson dont voici les références du dernier livre:Prospérité sans croissance : La transition vers une économie durable
lance un défi cinglant aux principes économiques établis en expliquant comment nous pourrions arrêter de nourrir les crises et commencer à investir dans notre avenir.
"On nous persuade de dépenser de l'argent que nous n'avons pas pour acheter des choses dont nous n'avons pas besoin pour susciter des impressions qui ne dureront pas sur des gens dont nous nous fichons éperdument"
Cette phrase résume la situation sur laquelle Tim Jackson nous demande de nous interroger. Il nous pose des questions qui nous obligent à ramener notre système à la réalité.
Tout d'abord, notre système économique épuise les ressources planétaires mais ne pouvant se passer de croissance, il nous contraint à investir pour consommer toujours plus de produits nouveaux et inutiles. Le besoin de nouveauté est d'ailleurs inscrit dans les gênes de notre espèce qui s'est montrée extrêmement prête à évoluer donc à accepter la nouveauté. Ceci nous met pourtant maintenant dans l'impossibilité de traiter les problèmes de long terme que notre trajectoire actuelle nous empêche de résoudre.
Autre question: pourquoi ne mettons-nous pas en oeuvre les mesures de bon sens évidentes permettant de régler les questions écologiques qui plus ait en réalisant des économies au passage ? Nous ne sommes pas concentrés sur l'essentiel ! Quel serait l'objectif du consommateur ? Il répond en citant Mary Douglas: " participer à la création du monde social et y trouver une place propice". Se pourrait-il alors que notre système visant à se doter de la nécessaire composante matérielle de cet environnement auquel nous aspirons tous ait totalement manqué d'adresser la composante humaine et sociale ? Se pourrait-il qu'une ancienne bonne solution à un vrai problème soit maintenant devenue obsolète et que sa répétition systématique ne fasse désormais qu'aggraver le nouveau problème qui est le nôtre ?
Quelles solutions ? Peut-être en direction des entreprises responsables ? Mais certainement en direction d'un investissement économique massif pour une économie de transition garantissant notre capital écologique et social. Et comment réaliser cela tout en traitant l'énorme problème du Développement dans un monde majoritairement pauvre ? Pas en détruisant le capitalisme mais en redéfinissant ce que cela signifie que d'être prospère chez nous tout en permettant à d'autres de le devenir aussi chez eux. Ainsi à la fois une forme d'humanisme serait réactualisée tout en accueillant de façon pragmatique le concept d'Ubuntu dont je vous parlais au sujet de la conférence du Dr Ayittey !
Alors que le monde doit faire face à la récession, au changement climatique, aux inégalités et plus encore, Tim Jackson dont voici les références du dernier livre:Prospérité sans croissance : La transition vers une économie durable
lance un défi cinglant aux principes économiques établis en expliquant comment nous pourrions arrêter de nourrir les crises et commencer à investir dans notre avenir.
"On nous persuade de dépenser de l'argent que nous n'avons pas pour acheter des choses dont nous n'avons pas besoin pour susciter des impressions qui ne dureront pas sur des gens dont nous nous fichons éperdument"
Cette phrase résume la situation sur laquelle Tim Jackson nous demande de nous interroger. Il nous pose des questions qui nous obligent à ramener notre système à la réalité.
Tout d'abord, notre système économique épuise les ressources planétaires mais ne pouvant se passer de croissance, il nous contraint à investir pour consommer toujours plus de produits nouveaux et inutiles. Le besoin de nouveauté est d'ailleurs inscrit dans les gênes de notre espèce qui s'est montrée extrêmement prête à évoluer donc à accepter la nouveauté. Ceci nous met pourtant maintenant dans l'impossibilité de traiter les problèmes de long terme que notre trajectoire actuelle nous empêche de résoudre.
Autre question: pourquoi ne mettons-nous pas en oeuvre les mesures de bon sens évidentes permettant de régler les questions écologiques qui plus ait en réalisant des économies au passage ? Nous ne sommes pas concentrés sur l'essentiel ! Quel serait l'objectif du consommateur ? Il répond en citant Mary Douglas: " participer à la création du monde social et y trouver une place propice". Se pourrait-il alors que notre système visant à se doter de la nécessaire composante matérielle de cet environnement auquel nous aspirons tous ait totalement manqué d'adresser la composante humaine et sociale ? Se pourrait-il qu'une ancienne bonne solution à un vrai problème soit maintenant devenue obsolète et que sa répétition systématique ne fasse désormais qu'aggraver le nouveau problème qui est le nôtre ?
Quelles solutions ? Peut-être en direction des entreprises responsables ? Mais certainement en direction d'un investissement économique massif pour une économie de transition garantissant notre capital écologique et social. Et comment réaliser cela tout en traitant l'énorme problème du Développement dans un monde majoritairement pauvre ? Pas en détruisant le capitalisme mais en redéfinissant ce que cela signifie que d'être prospère chez nous tout en permettant à d'autres de le devenir aussi chez eux. Ainsi à la fois une forme d'humanisme serait réactualisée tout en accueillant de façon pragmatique le concept d'Ubuntu dont je vous parlais au sujet de la conférence du Dr Ayittey !
3 commentaires:
J'ai simplement une question qui me vient:
est-ce que, si idéalement on arrivait à tous dans le monde avoir un niveau de vie homogène, notre système de production pourrait toujours fonctionner? Je veux dire, si il n'y avait plus personne pour fabriquer à bas prix, est-ce que l'économie fonctionnerait toujours?
C'est La question. Deux réponses:
1) La complexité est telle qu'aucun modèle économique ne peut prévoir l'ampleur de l'ajustement
nécessaire.
Maintenant si nous procédons comme Tim Jackson, on peut affirmer que non.
2) Supposons que nous n'ayons pas envie d'aider notre prochain mais que nous soyons conscients
que la mer monte et que nous soyons contraints de prendre sérieusement les contraintes environnementales. Sur le point 1 nous y sommes (nous ne voudrions bien faire mais nous restons égoïstes), sur le point 2 nous n'y sommes pas (pour les mêmes raisons).
Donc c'est pire que ce que dit Jackson.
Mais faisons comme si, prenons un seul élément, celui du tx de C02 et que nous soyons tous d'accord pour agir.Ce serait déjà bien mais insuffisant mais ce serait un bon début. Pour inverser la dynamique,
il faudrait réaliser des progrès tels que nous réduisions d'un facteur de plus de 100. C'est-à-dire qu'il faudrait construire des usines à aspirer le carbone de l'atmosphère et nous déplacer à vélo.
Selon ce type de raisonnement, revenons à ta question: "S'il n'y avait plus personne pour fabriquer à bas prix ..."
Le niveau de prix est relatif, vivre avec moins d'1$ par jour c'est l'extrême pauvreté partout mais c'est néanmoins possible
dans les PVD où les productions de base permettent de survivre pour 1$. C'est impossible en Europe. Même le dernier
des SDF dispose de plus (débrouille, aide, ...).
Donc si ce que tu dis arrives c'est que tout les revenus du travail s'égalisent et que les coûts de la vie aussi. C'est d'ailleurs la vision classique de Schumpeter. A long terme, la mondialisation du travail permet un rattrapage. Laissons de côté le phénomène des classes sociales, toutes les macro-projections montrent qu'alors,il y aurait de quoi nourrir la planète entière
jusqu'à 35 MM d'individus (on devrait plafonner autour de 10 MM) mais évidement pas sur le modèle de consommation et d'épuisement des ressources que nous avons aujourd'hui sinon les prix seraient partout si élevés que seuls les très riches désormais équi-répartis dans tous les pays pourraient se nourrir !
C'est d'ailleurs pour cette raison que nous envisageons d'aller vivre à la campagne. Car si cette évolution se produit, il sera
plus facile de supporter le changement et d'en être des acteurs proactifs qu'en restant dans les villes.
Réponse: notre système est un parenthèse dans l'histoire de l'humanité. Mais pour la première fois,ce ne sont pas les révolutionnaires ni les tenants d'un nouveau dogme qui vont le faire disparaître par le sang
et l'épée ou la conversion forcée mais les entrepreneurs innovants qui vont le transformer radicalement pour le rendre durable.
Comme en me relisant, je ne me trouve pas clair, voici une précision.
Je crois que notre système n'est absolument pas viable en l'état et encore moins i l'on veut que toute la planète y accède.
Je crois qu'une Société planétaire verra le jour qui permettra aux plus pauvres de passer un pallier mais au prix du renoncement à la consommation facile à bas prix d'aujourd'hui ET au prix d'investissements MASSIFS dans les technologies "vertes".
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