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mardi 3 juillet 2012

Jean-David Haddad: Le vrai rôle des marchés

Voici donc notre second intervenant de TEDxLaDéfense. Jean-David Haddad est un professionnel de la bourse qui nous rappelle le véritable rôle du marché. Son coup de gueule est utile et nécessaire à l'heure où l'on désire plutôt stigmatiser que comprendre.

Le rôle du marché:

Il s'agit simplement de rapprocher l'investisseur disposant de liquidités de l'entreprise qui recherche les moyens d'investir. Chacun y gagne. L'investisseur fait fructifier son placement, l'entrepreneur trouve ainsi les moyens de développer son projet et de rémunérer le risque que prend l'investisseur. Un tel système direct est, pour certains, l'archétype du Mal Capitaliste, pour Jean-David il a trois vertus: il rémunère chacun des acteurs, il évite de passer par les banques qui ont bien du mal à prendre le pari de ce qui est nouveau et donc il permet l'émergence d'innovations notamment technologiques.

Des entreprises comme Apple, symbole de l'innovation que tout le monde connaît ou comme Carmat qui crée des coeurs artificiels nous le rappellent. La bourse a donc finalement aussi un rôle social en permettant l'innovation qui ne serait autrement pas possible.

Voici la vidéo présentée sur le site de TEDxLaDéfense:



La quête excessive du profit et le marché "marche" sur la tête

Depuis les années 2000, l'enrichissement à très court terme sans aucune recherche d'investissement a peu à peu remplacé le schéma classique précédent. Les marchés ont été dérégulés, peu à peu les hedge funds ont remplacé les particuliers, les mécanismes de trading à court terme, les ventes systématiques à découvert ont engendré une série de comportements bousiers aberrants. Les CDS (Credit Default Swap) sont par exemple ce qui permet au spéculateur de parier sur le non-remboursement des dettes des états.

Pour Jean-David en effet, le marché est anormalement baissier, à partir de ce type de dévoiement, une partie des raisons de la crise financière ont pu se mettre en oeuvre.

La finance est l'ennemi du marché !

Les solutions sont à trouver dans l'encadrement légal du marché permettant de retrouver le rôle classique du marché. L'obstacle majeur se situe dans la nécessité de réguler à l'échelle internationale.

Autre possibilité, recréer la bourse "ailleurs" à partir de la volonté humaine et de la nécessité de mettre en place le financement des innovations attendues

Qui est Jean-David Haddad ? 

Jean-David est professeur agrégé d’économie et auteur d’ouvrages pratiques sur le fonctionnement des marchés boursiers. Son dernier est paru sous le titre: Devenez l'Homme qui bat le marché Souvent présenté comme l’homme « qui bat le marché », il est aussi entrepreneur et créateur d’un site d’informations boursière indépendant qui surperforme régulièrement les « marchés » et lui permet un regard particulièrement incisif sur les acteurs et le système financiers tel qu’il existe. 

Il est courant que les représentants du front de Gauche ou que les émules toujours vigoureux d'une certaines lectures des oeuvres de Marx et Engels vouent le Capitalisme au pilori ou en annoncent la mort imminente. Il est moins fréquent que ce soit le boursier qui en appelle à une régulation permettant le bon fonctionnement du marché.

En quoi sommes-nous concernés ?

Nous sommes désormais habitués à des plaidoyers anti-finance, l'objectif est cependant ici différent. Jean-David connaît parfaitement et rappelle le rôle du marché avant de s'en prend au véritable problème qui est le dévoiement du marché par quelques institutions financières profitant de l'absence de gouvernance globale. Alors que d'autres, faisant le même constat, en profitent pour jeter le bébé avec l'eau du bain, pour en appeler à de nouvelles valeurs humaines (une nouvelle religion mondiale peut-être) qui seraient susceptibles de remplacer les lois économiques... L'idéalisme a rarement fait bouillir la marmite.

Ce que propose Jean-David n'est pas chose simple: mobiliser les partis politiques dans les grands pays pour réguler ensemble les marchés. Pourtant, en nous rappelant cette évidence: la crise financière n'est que l'effet et non la cause, nous comprenons que le problème à poser est bien celui de la gouvernance économique planétaire permettant d'utiliser au mieux les outils économiques et financiers à notre disposition.

Ce n'est certes pas simple. C'est cependant souhaitable. A l'opposé, des idéologies passéistes voire millénaristes se réveillent aux extrêmes de tous bords dès que soufflent les vents de panique au mépris des réalités terre-à terre et finalement des intérêts de la Société.

Réfléchir à "Humanisme et Profits" ne consiste donc pas seulement à avoir de belles intentions, cela consiste aussi à avoir la rigueur de comprendre les mécanismes de base.

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