Comme vous le savez, ce blog a trois principes.
Le premier: il traite de sujets très éclectiques qui se rattachent aux transformations discrètes, celles qui sont déjà là et que l'on ne voit pas toujours et ceci dans trois sphères: les sciences humaines (people), l'entreprise (profit) et l'environnement (planet). Le sujet du jour se rattache aux deux dernières.
Le deuxième principe consiste à parler si possible de vécu. pour témoigner Or, je vais vous parler d'un véhicule électrique (quadricycle lourd) que j'ai testé personnellement pendant plusieurs mois dans un contexte professionnel mais aussi pour des usages locaux privés.
Le troisième principe consiste a présenter une vidéo, voici donc le Voltéis:
Le premier: il traite de sujets très éclectiques qui se rattachent aux transformations discrètes, celles qui sont déjà là et que l'on ne voit pas toujours et ceci dans trois sphères: les sciences humaines (people), l'entreprise (profit) et l'environnement (planet). Le sujet du jour se rattache aux deux dernières.
Le deuxième principe consiste à parler si possible de vécu. pour témoigner Or, je vais vous parler d'un véhicule électrique (quadricycle lourd) que j'ai testé personnellement pendant plusieurs mois dans un contexte professionnel mais aussi pour des usages locaux privés.
Le troisième principe consiste a présenter une vidéo, voici donc le Voltéis:
Vous trouverez le site de Voltéis ici.
Mon vécu avec ce véhicule:
Voici une photo du véhicule Let acquis en 2008 et qui a malheureusement fini sa vie dans une inondation. Il était réparable mais une règle d'assurance (applicable aux véhicules à moteur à explosion !) veut que si l'eau monte à la hauteur du volant, il est réputé perdu. Seulement, les batteries sont hermétiquement scellées et les moteurs électriques sont faciles et peu coûteux à changer. Nous aurions pu le sauver. Pourtant, le véhicule Let a été perdu (et indemnisé) dans l'usine du constructeur du fait d'une crue et de l'application des règles en vigueur. Ceci nous montre qu'il est plus facile d'innover que de changer les règles d'assurance !
Avant ce sinistre, notre entreprise qui était un opérateur postal privé local a pu tester son usage sur des tournées urbaines avec une recharge intermédiaire pendant la pause de midi. L'autonomie de 55 km était un peu limitante mais gérable de même que la vitesse maxi de 70 km qui nous interdisait les bretelles d'autoroute. En revanche, tout le centre de l'agglo de Metz y compris les rues piétonnes nous étaient théoriquement ouvertes.
Au rayon des "plus": le coût au km autour de 1€ pour 100 km se vérifie par le faible coût actuel de l'électricité, la quasi-absence de maintenance et la facilité de remplacement du moteur, des batteries et même des pièces de carrosserie (rivetées). Nos calculs économiques de l'époque résultait d'extrapolations pour une flotte de 3 à 4 véhicules sur la base de notre observation directe faite sur un seul véhicule.
Au rayon des "moins": habitacle spartiate, non chauffé, ne fermant pas à clef, des sièges non réglables et un pare-brise non-désembué. Ceci limitait l'utilisation l'hiver et par des chauffeurs différents. Heureusement, le constructeur annonce pour Juin une version intégrant la correction de ces inconvénients.
J'ajoute, comme vous l'avez vu sur le film que ce véhicule qui coûte 20k€ actuellement, est surtout un petit 4x4 de loisir qui sert comme véhicule d'appoint. Il s'en est vendu une centaine d'exemplaires l'an passé, il ne vise donc pas un marché de masse. Je peux simplement témoigner que, pour une petite utilisation professionnelle de proximité, son usage était rentable !
Le débat:
D'un côté les tenants du "développement durable": faire des véhicules rejetant moins de CO2 en maintenant les positions établies. Les grands constructeurs ont enfin investi des milliards pour proposer des autos électriques ou hybrides en séries relativement grandes mais à prix élevé et dans deux ans. Pourquoi avoir attendu si longtemps alors que le premier moteur automobile fut électrique ... ?
De l'autre, les écologistes comme mon ami E. Baronnet disent à juste titre: l'électrique c'est surtout du nucléaire donc dangereux, pas durable et que faire des déchets ... ?
Je pourrais argumenter avec les uns et les autres mais je choisis un autre terrain, celui que je défends dans ce ce blog, celui de l'innovation économique.
Dans les 5 à 8 ans prochains, soit une durée d'utilisation raisonnable d'un petit véhicule p, combien allez-vous faire de kilomètres en ville ? Réponse statistique: 80% de vos parcours ! En ne comptant pas le fait que ce véhicule est beaucoup moins coûteux en maintenance, il va vous coûter à l'achat environ 10000 € de plus qu'un petit véhicule à essence. De l'autre côté, au coût actuel de l'essence et de l'électricité, il va vous faire économiser environ 7c par kilomètre. Il vous faudra donc rouler 140000 km pour le rentabiliser dans les conditions actuelles soit 10 ans si vous faites 14000 km en petits parcours urbains par an (ce qui représente 47 km par jour pendant 300 jours par an ce que permet l'autonomie actuelle sans recharge intermédiaire).
Voilà donc un calcul simple et sûrement pessimiste. Mais c'est un point de vue pragmatique. A moyen terme, si les conditions précédentes sont à peu près stables: si le coût du kwh nucléaire n'augmente pas trop (les centrales sont déjà en fonction,) si le prix du pétrole ne baisse pas (!), nous ne sommes pas si loin d'une utilisation économique. L'usure d'un tel véhicule permet d'ailleurs avec très peu de maintenance de tenir largement plus de 10 ans du fait de la robustesse de sa construction (chassis en aluminium) et de la simplicité de sa conception.
Pour bien faire, un tel véhicule commercialisé 10 k€ et disposant d'un peu plus de marge en terme d'autonomie serait rentable en 5 ans pour un grand nombre de citadins disposant par ailleurs d'un véhicule pour les longues distances. Seulement, il faudrait une fabrication en plus grandes séries. J'ajoute deux choses:
1) Ce véhicule est vraiment drôle et sympa, et c'est la raison principale d'achat aujourd'hui au prix où il est commercialisé.
2) c'est la première fois de ma vie que je me sens l'envie et la capacité de faire ma maintenance automobile moi-même y compris jusqu'à changer le moteur le cas échéant !
Bonsoir,
RépondreSupprimerC’est une initiative très encourageante et une voiture qui rappelle la Mehari. De nombreuses autres expérimentations de ce type mériteraient d’être conduites car elles permettent d’atteindre la maturité nécessaire pour dessiner une alternative durable. Je pense que seule la multiplicité des solutions est la solution. Chaque type de propulsion a sa place, pour l’utilisation où elle est la plus performante. Cet article montre très bien que le véhicule en question répond parfaitement aux attentes de l’utilisation qui en a été faite. Il ne s’agit pas de lui faire avaler des kilomètres d’autoroute, et même s’il le pouvait et que tout le monde remplaçait son véhicule. Combien faudrait-il de centrales nucléaires pour répondre à la demande en électricité? L’autre solution semble être la patiente. Les ampoules à économie d’énergie vont remplacer précipitamment toutes les ampoules à incandescence alors qu’elles posent de graves problèmes environnementaux à la conception et ne sont pratiquement pas recyclables. En effet, elles comportent du mercure, le même mercure qu’on a éliminé de nos intérieurs en interdisant certains thermomètres… La technologie des LED est en train de devenir une alternative envisageable, on aurait pu directement passer à la LED… Cependant, si diminuer dès aujourd’hui la consommation d’électricité permet de repousser la construction d’une centrale supplémentaire, alors le choix devient plus complexe. Pour en revenir à la voiture, l’hybride est très polluant à la fabrication, le GPL n’est pas assez écologique, l’air comprimé ne semble avoir une application que pour les 2 roues, l’électrique que pour des rayons d’action limités… Paradoxalement le moteur thermique semble être aujourd’hui le système le plus écologique (à performance égale) si on regarde l’empreinte écologique globale. Ce n’est pas le meilleur système, c’est simplement celui qu’on améliore depuis un siècle. Beaucoup d’expérimentations, un peu de patiente, et un calcule de l’empreinte écologique globale. Sinon c’est déplacer le problème en reportant la pollution de l’utilisation vers la fabrication et vers le recyclage, tous deux délocalisés.
Actionive
Je n'ai pas grand chose à ajouter à ce commentaire visiblement documenté. Le modèle de ce véhicule n'est pas la Méhari mais la jeep Willis. Son origine est un véhicule publicitaire doté d'un moteur électrique car il faisait trop de bruit dans un hall d'expo !!!
RépondreSupprimerCdt
pour produire de l'électricité le rendement est de, disons 0,50 (pour une centrale au gaz il est de 35%). Le rendement du transport et de la distribution est de 0,8, celui du stockage de 0,5, celui du moteur électrique de 0,8. Quand on utilise 1 watt de traction sur la voiture il a fallu en produire plus de 6 (sans compter les watts nécessaire pour produire le véhicule ou autre). Les voitures électriques ne polluent pas mais c'est leur seul intérêt et à grande échelle elles ne régleront RIEN.
RépondreSupprimerLes voitures électriques ne règleront rien ... pas plus que les sèche-cheveux électriques (il n'y en a pas au diesel)! Alors que faire ? A mon avis il faudrait commencer par comparer. Au niveau de l'utilisateur ce petit article montre que ce n'est pas gagné mais que cela pourrait s'améliorer si ces véhicules étaient plus nombreux. A l'échelle globale rien ne serait durablement réglé sans doute mais je doute qu'en ne faisant rien on règle quoi que ce soit. Il faudrait sans doute s'engager sur la voie de la décroissance, aller à pieds ou à vélo. Dans une économie totalement numérisée et mondialisée ce serait possible. Attention cependant, le kilo de pommes de terre coûtera sans doute plus cher et il faudra le faire pousser soi-même dans son jardin. Alors là effectivement, il ne sera plus utile de prendre son véhicule pour faire ses courses (peut-être).
RépondreSupprimerQu'en pensez-vous ?
@didmax,
RépondreSupprimerau niveau global, c'est compliqué. Les gens vivent dans des villes, ne savent plus faire grand chose, sont malheureux quand ils n'ont plus d'argent. Je regardais un jour des gens entrer et sortir d'un centre commercial, ils ne savent même plus ouvrir et fermer une porte. Si elle n'est pas automatisée, ils se la prennent dans la poire...
Au niveau individuel, c'est plutôt facile, enfin tout dépend d'où l'on part. Récupérer l'eau, faire le jardin, faire son huile, faire son pain, chauffer l'eau au soleil, travailler près de chez soi... Il ne faut que quelques années pour mettre en place cela. Mon grand-père mort en 1960 faisait tout lui-même. Quand j'en parle avec mon père on est assez d'accord, il lui aurait fallu 3 ou 4 sacs d'engrais de 50 kg en plus(coût 15 €!) et sa vie, déjà paisible quoique rugueuse, aurait été confortable.
Malheureusement, on s'éloigne de tout cela. Pourtant je donnerais cher pour gouter l'alcool de poire qu'il faisait.
Plus sûrement, je crois que tant que l'énergie sera abondante, l'humain trouvera des solutions. Il y a beaucoup de gaz déjà et ça pollue peu. En tout cas la voiture électrique n'est pas la solution, elle combine trop d'inconvénients.
La voiture électrique ne serait pas la solution ... Pour ma part, je me garde de positions aussi définitives. Et qui parle d'une seule solution ? Ici l'on parle d'une petite flotte de véhicules de proximité utilisés en tournées régulières avec recharge en cours de journée. Economiquement ça marche !
RépondreSupprimerAprès, ce que vous défendez est non seulement possible mais c'est la règle actuellement ! Pour les 4/5 de l'humanité considérée comme peu développée, c'est-à-dire pauvre.
Enfin, les modèles de la sobriété heureuse ou de l'a-croissance se heurtent à deux réalités. Tout d'abord, les pauvres de la planète ne sont pas contre le fait de devenir riches à leur tour. Ensuite, les riches n'ont pas envie de devenir pauvres, notamment les industriels ayant investi dans des moyens de production produisant des véhicules à 20 k€ ne sont pas prêts à tout abandonner. Idem, si vous captez votre eau de pluie, il est probable que vous aurez tout de même à payer un abonnement au réseau de la ville même si vous ne l'utilisez pas. C'est une quasi-taxe qui sert à financer les grandes infrastructures et les administrations privées et publiques qui les "gèrent".
Ce qui est difficile c'est de changer mais l'innovation est déjà là !
Merci pour votre commentaire