Nous vivons une crise de gouvernance disais-je dans mon dernier article. Les Britanniques tomberaient dans le regret et la sidération pendant qu’en Europe on s’efforcerait de profiter de ce concurrent qui défaille. Pour moi, ces deux attitudes ne témoignent que des étapes intermédiaires du deuil. Dépassons-les avec de vraies intiatives.
Résumé des idées de cet article :
Traversons les différentes phases du deuil dans lequel nous plonge le
Brexit. Que faire pour fédérer les français et leurs alliés (où qu’ils
soient) pour se donner de vrais projets communs et à cette occasion,
réinventer une Gouvernance européenne digne de ce projet ?
- La refonte du projet européen doit se faire en prenant en compte la crise de gouvernance qui touche l’Etat français.
- Facteur déclenchant du Brexit, la question de l’immigration est centrale.
- La vague actuelle d’immigration a sa racine dans le manque d’eau tout autour de l’Europe.
- Trouver de l’eau est une priorité pour les « voisins » de l’Europe.
- Rechercher de l’eau pourrait être un élément fondateur d’une politique extérieure d’un vrai projet
Rappels sur la crise de gouvernance à partir du point de vue français
Notre Etat-France ne se réforme pas de lui-même en tous cas pas par son sommet ni par ses institutions et nous nous résignons peu à peu à reculer sur tous les plans dans l’espoir de sauvegarder des avantages et les apparences d’un statu quo social et économique qui s’érode comme s’effritent les falaises du pays de Cau … Il s’ensuit que nous nous morfondons de voir que le seul Etat européen disposant des moyens financiers et de la crédibilité nécessaires à toute action qui jadis parlait à notre imaginaire national, c’est l’Allemagne parce que ce pays a été meilleur gestionnaire de ses efforts !
Nous avions cru sortir par le haut en créant un super-Etat européen qui, au début, devait nous permettre de vivre en paix avec l’Allemagne (ce qui est fait aujourd’hui) et par là de « voyager en 1ère classe avec un ticket de seconde ». Sous-entendu, c’est l’Allemagne qui paierait indéfiniment la différence. Mais voilà qu’Angela a légitimement d’autres priorités !
En additionnant nos diverses envies de prospérité, nos faiblesses et nos égoïsmes européens, nous devions créer une sorte « d’Etats Unis d’Europe » poursuivant ainsi le rêve de l’ancienne « grande nation » (la France) du 18ème siècle qui voulait éclairer le monde … Évidemment, pour d’autres il s’agissait plutôt d’une sorte d’union douanière étendue à partir de l’ancienne AELE. En fait, cela donne plutôt l’image d’une collection d’états-croupions encadrés par une bureaucratie non élue au service d’une zone euro tournée vers l’Est parce que c’est l’Allemagne qui en est le syndic de copropriété.
Les priorités affichées par Merkel et Hollande et par la commission sont la protection et la sécurité. Je crains que cela projette une vision bien étriquée pour ressembler à un projet enthousiasmant qui vaille que l’on ait envie de réinventer pour lui une vraie Gouvernance. Pourtant le 28 Juin, les parlementaires français prenant part au débat sans vote sur les conséquences du Brexit l’ont tous dit avec intelligence et un certain talent oratoire (pour une fois cela sonnait vrai) : il faut refonder le projet européen ! Oui mais lequel ? Plutôt que de parler de programme, je voudrais partager quelques inspirations à la marge qui pourront vous sembler éloignées mais qui me semblent faire sens, libre aux politiques de se les approprier. Elles viennent tout droit de mes rencontres au fil des TEDx …
Un facteur déclenchant : l’immigration
Tous les analystes le disent, les britanniques ont voté en faveur du Brexit pour rétablir des frontières. Il est vrai que pour eux, les immigrés gênants sont davantage les lettons et les polonais que les Syriens et les Afghans accourus en Allemagne ou parqués à Sangatte. Pourtant en ce domaine, la remarquable Angela qui suffit désormais à influencer toute seule la Commission Européenne a récemment commis une grosse double faute politique :
- Ecoutant l’élan de son cœur (et aussi pour compenser la démographie défaillante de l’Allemagne), elle a voulu montrer la voie de l’accueil des réfugiés à une Europe apeurée. Et si de ce fait, les britanniques n’étaient pas les seuls à vouloir reconstruire des murs !
- Ensuite, en réalisant son erreur, elle a fait aux Turcs, au nom de l'Europe, la proposition que ceux-ci jouent les gardes-frontières contre les hordes de réfugiés d’Asie et du Moyen Orient en attendant d’adhérer à l’UE … ce qui n’est pas près d’arriver car la Grande Bretagne qui y était favorable ne sera plus là pour défendre cette idée !
Partons donc par hypothèse de l’idée que l’immigration est un facteur déclenchant majeur probable du Brexit et aussi le sujet de prédilection avéré des « populistes » européens de droite comme de gauche. Peut-être qu’en déterrant cette racine-là de notre problème pour l’examiner plus avant, découvrirons-nous l’idée d’un projet fondateur ?
La racine du problème
En simplifiant à l’extrême, ce qui a déclenché ce Brexit et nous oblige à nous poser de vraies questions existentielles ce serait l’évidente passivité de notre Super-Etat européen et de l’inerte Etat-France face à la peur que les immigrés inspirent aux européens …!
Qu’est-ce qui pousse les flots de réfugiés actuels ? … les guerres diverses en Afrique, Moyen Orient et Asie et la misère de peuples d’agriculteurs et de pasteurs ayant perdu leurs moyens de subsistance ultimes.
Comment se nomme le plus souvent l’ennemi ? Daesh et les islamismes radicaux… comme partie visible de l’iceberg.
Qu’est qui cause Daesh et les divers islamismes radicaux ? L’impérialisme occidental ; l’argent du pétrole ; le dogmatisme opportuniste des islamistes ; l’ignorance et la vulnérabilité des peuples sacrifiés qui nous entourent …
Et qu’est-ce qui cause la misère des peuples qui nous entourent et cette perte des moyens ultimes de leur subsistance ? … le manque d’eau : dix ans de sècheresse au Moyen Orient, la désertification du Sahel, le tarissement des sources et l’assèchement des mers intérieures en Asie Centrale !
Or quel est l’atout géopolitique de notre « gentil » garde-frontière turc ? Il contrôle quasiment toutes les sources d’eau du Moyen Orient en plus d’une grande partie des routes de l’immigration terrestre vers l’Europe. Et que se passerait-il si soudain ce pays, déjà dirigé par un islamiste autoritaire proche des religieux radicaux, faisait connaître aux kurdes le sort des arméniens et décidait de dicter ses conditions à l’Europe comme aux peuples de l’ancien croissant fertile sous prétexte que des attentats ont maintenant lieu chez lui ?
Le manque d’eau est une clef indirecte mais majeure de la géopolitique européenne !
Al Gore, le GIEC et les écologistes nous ont convaincus avec pas mal d’arguments pas tous spécieux que nous subissons un réchauffement climatique généralisé … C’est d’ailleurs devenu une idée admise au point que 189 Etats ont ouvert la voie, lors de la COB21 à Paris, à un impôt mondial annuel de 100MM$ pour faire baisser les émissions de CO2 à l’horizon visé de 2100 dont l’effet sera … négligeable selon divers instituts indépendants dont le MIT. Et si la priorité était ailleurs comme je me le demandait déjà ici ?
La véritable crise du réchauffement climatique, nous la vivons déjà indirectement en Europe sur le plan politique avec cette vague d’immigration. Il ne s’agit plus d’un débat abscons sur une hausse possible ou probable des températures moyennes globales dans 85 ans mais d’une crise réelle et actuelle d’adaptation de l’Europe à la situation d’urgence que connaissent les peuples de ses périphéries Sud et Est. Et sa une cause ultime est connue : le manque d'eau.
Et si un projet « fondateur » pour un pays comme la France et une alliance comme l’Union Européenne consistait justement à traiter les causes du problème là et où il se pose et non ses conséquences chez nous alors quand il est trop tard ?
Une première idée: trouver de l’eau dans le désert !
Pour cela, je vous parlerai la prochaine fois d’un explorateur et inventeur, Alain Gachet, rencontré en Mai à TEDxMinesNancy et qui sait comment trouver de l’eau dans le désert pour stabiliser les populations en Etat d'urgence ce qui pourrait servir à développer l'économie rurale de façon plus générale dans les zones connaissant des sécheresses à répétition.
Alors qu’un tel homme est encore bien seul, quelque chose me dit que nous avons justement, nous français, les clefs complémentaires pour faire réussir ce type de projet.
Je suis en effet convaincu que cette idée de creuser des puits, associée d’autres dont je parlerai plus tard, est plus qu’une simplification abusive mais bien un levier d’action majeur sur ce qui :
- d’une part, a pu être l’origine ultime du basculement du vote sur le Brexit et d’autres à venir: migrants-réfugiés, populisme, survie dans les régions qui entourent l’Europe …
- d’autre part, pourrait donner un élan nouveau et une cohérence à l’action nationale, au dessein européen, à la motivation collective.
Ce levier et quelques autres sont à mon avis à mettre au centre des projets français et européens à l’heure où tous les politiques français sérieux appellent de leurs vœux la refondation d’un projet européen.
je suis à la recherche d'informations sur ce qui explique l'explosion démographique au 20ème siècle. elle n'est pas apparue sans cause. Notre planète n'est capable de supporter 9 000 000 000 d'hommes ! apparemment, rient n'a été fait pour endiguer le problème.
RépondreSupprimerl'idée la plus noire qui me vient à l'esprit, ce sont de vilains financiers enfermés dans leurs tours de verre on ne sait où, 9 000 000 000, c'est autant de consommateurs qui vont acheter nos biens et nos services et c'est pour au moins 3/5 qui vont les produire à bas coût. Mais ça, c'est quand je fais un cauchemar ...
Pour luter contre, il faut éduquer, c'est ce qui marche le mieux.
Ceci dit, pour ceux avec qui nous partageons les ressources de la planète, il faut bien s'atteler à les aider. On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais ce qui est certains, c'est que le cynisme pose de gros problèmes sur le long terme.