Voici une suite de courts articles TEDx: commençons par la réussite en affaires... après la faillite. Philippe Rambaud nous avoue sa faillite et en fait une force pour "rebondir". Comment est-ce possible ?
La quadruple punition:
Philippe nous explique qu'il a découvert qu'un entrepreneur qui échoue vit une quadruple punition.
- Il porte tout d'abord sa honte. Sa faillite est indicible car il se sent traître à ses salariés, à ses actionnaires et à ses clients.
- Il est ruiné: ses économies se sont envolées, il a des dettes, il n'est plus solvable car il est marqué au fer rouge par la banque de France même à titre privé (F. Hollande a promis de remédier à ce problème, nous verrons), enfin il peut même avoir été condamné par le tribunal de commerce ...
- Il est ostracisé: la société le rejète. Quel que soit son âge, qui irait embaucher un looser ?
- Enfin, il est heureux s'il a encore une famille.
Allez donc rebondir après. Et pourtant, c'est ce qu'a faite Philippe grâce à ses clients, sa femme et sa thérapeute. Conscient que très nombreux sont ceux qui n'ont pas cette chance, Philippe a, en plus avec son épouse et sa cousine Catherine, ancienne chef d'entreprise et avocat, monté une association qui les y aide: 60000 rebonds. Je vous propose ci-après la vidéo de Philippe à TEDxVaugirardRoad l'an passé:
En quoi sommes-nous concernés ?
Ils sont 60000 à faire faillite chaque année (en fait plutôt 50000 car il y a aussi des arrêts volontaires ...). Philippe nous dit trois choses simples:
- A raison de 5 emplois par structure, cela fait 250000 emplois par an.
- Si l'on s'attachait à ces entrepreneurs qui ont démystifié la création d'entreprise, quitte à y avoir tout perdu, on aurait-là un vivier compétent et motivé pour ré-entreprendre et "sortir du cadre.
- Attention, nous avons ici, en France, un handicap structurel très fort: la failli est un looser donc un paria or ceci n'est pas vrai dans des pays plus dynamiques comme les USA. Se planter c'est une occasion de réussir encore mieux après !
J'ai rencontré Philippe dans ce TEDx une semaine avant notre TEDxLaDéfense. J'ai voulu mieux connaître Philippe et apprécié son action dont je sais qu'avec l'aide du cabinet Ernst and Young, elle a décollé dans la région de Bordeaux. Le chemin sera long pour changer de mentalité tout en affrontant les réalités entrepreneuriales en face. A n'en pas douter, Philippe est de ceux qui "positivent" et qui savent ce que cela veut dire.
Pour finir, je veux adresser un coup de chapeau à Stéphane Roger qui organise de nouveau mais à Bobino, le jeudi 13 Juin au soir, cet excellent http://www.tedxvaugirardroad.com/. Le prochain article vous en dira plus sur la "saison" des TEDx parisiens en juin.
Merci pour ce témoignage.
RépondreSupprimerOn sent M. Rambaud profondément touché par son expérience.
Pour autant, liquider une entreprise après avoir tout fait pour la pérenniser est surtout le résultat d'une suite d'erreurs d'appréciation, on ne sent pas le décalage de l'entreprise avec son marché, une fois qu'on le sent c'est trop tard. Et des fois on s'est lancé là-dedans à la légère, je sais de quoi je parle, une petite entreprise peut tourner sur des bases très faibles, peu de clients, un savoir faire peu distinctif, des moyens dérisoires, des concurrents prêts à tout, l'entreprise était en fin de cycle, le projet personnel du dirigeant l'aveugle. Finalement il a uniquement payé pour terminer l'aventure.
Le regard des autres a peu d'importance, ceux qui se permettent de réagir souvent sont bien au chaud dans des situations médiocres, ceux qui savent ne se moquent pas. L'important c'est ce qu'on assumé et le niveau moral avec lequel on l'a fait. Je raconte parfois mon histoire à des fils à papa qui ont seulement reçu une entreprise de leur père (c'est la majorité des chefs d'entreprise), ils m'écoutent avec les yeux grands ouverts. Eux vont voir les banquiers qui les reçoivent avec le tapis rouge, moi j'ai connu le banquier qui me cirait les pompes puis qui un jour ne me serrait plus la main, ça m'a fait surtout rire sur le coup, le gars faisait simplement son boulot, on lui aurait demandé de me cracher dessus il l'aurait fait.
L'important c'est le parcours, le niveau de risque personnel auquel on a été confronté et comment on en est sortis. Des fois on n'en sort pas mais on a essayé et il reste un vécu sans égal.
Je crois savoir que cette start up avait quelques gros clients et que le principal a fait défaut.
RépondreSupprimerL'important est en effet d'en sortir ...